Après celle de Wiegand en début de rallye, une autre Skoda a mené le RIV aux mains de Lappi. Chez les Suisse, Hirschi a pris la taille patron.
Sous le soleil exactement. Vendredi le rallye du Valais prenait sa véritable dimension. Après l’amuse-bouche du jeudi, les jeunes pilotes aux dents longues ont montré les crocs. Le Finlandais Esapekka Lappi, actuelle leader du championnat continental, s’est installé en tête. L’irlandais Craig Breen (Peugeot), victime d’une crevaison jeudi, est revenu de nulle part pour aligner les scratches et signer une remontée spectaculaire. La deuxième marche du podium en prime. Et un tiercé complété par l’Allemand Sepp Wiegand qui s’est accroché aux wagons.
Reste que le véritable exploit de ce RIV est a cherché du côté des Helvètes, au bras noueux, ou pas. Il porte la signature du Neuchâtelois Jonathan Hirschi (Peugeot). Tout sauf spécialiste de la discipline, le néo rallye-man en a étonné plus d’un. Les sceptiques n’ont plus qu’à balayer leurs commentaires. Il y a quelques semaines à peine, Hirschi fondait sa propre structure, il prépare sa voiture, il s’installe dans le microcosme du rallye en débutant par le rallye de France, manche du championnat du monde. Et qui plus est, il figure à l’arrivée. Première surprise.
Puis Jonathan Hirschi attaque le Valais. Un monument selon certains. Il montre d’emblée qu’il est dans le coup, se bat à armes égales avec Sébastien Carron (Peugeot), champion suisse 2014, et Olivier Burri (Ford) dont la réputation n’est plus à faire. Le trio se partage les chronos de référence, les jeunets devant, Burri un peu à la peine. Vendredi soir, dégoûté, le multiple champion national accuse le coup et déclare même à notre confrère du Journal du Jura qu’il doute de son pilotage.
Samedi, la triangulation continue et tourne finalement à l’avantage d’Hirschi. Burri revient mais pas suffisamment, et Carron est frappé par la poisse… Un cardan cassé dans l’avant dernière spéciale du rallye l’empêche de terminer le pensum de trois jours.
A l’arrivée, Jonathan Hirschi peine à trouver ses mots. «C’est incroyable. Je veux savourer ce moment, jamais je n’aurais pensé finir aussi bien…» L’émotion bien compréhensible est à son comble. Chapeau!
Burri a la mine des mauvais jours, sa deuxième place helvétique le dérange, même s’il admet que son jeune adversaire a réalisé un superbe rallye. Troisième des suisses, Nicolas Althaus (Skoda) est lui aussi parfaitement satisfait de sa performance. Il voulait terminer dans les dix premiers, sa 7ème place correspond à l’objectif. Pascal Perroud (Skoda), Florian Gonon (Subaru) et Jean-Philippe Radoux (Ford) complètent le top dix.
A noter encore la belle performance d’un autre Neuchâtelois en personne de Laurent Reuche. De retour aux affaires pour ‘une pige’ avec Renault, le champion suisse 2011 a parfaitement rempli son contrat et mené sa monture de mains de maître pour s’installer en 12ème position, victoire de catégorie à la clé.
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