Sébastien Buemi (Toyota), Marcel Fässler (Audi) et Neel Jani (Porsche) étaient à Lignières pour parler du Mans…
A l’image des trois Helvètes historiques du Grütli, les trois Suisses du Mans ont promis. Pas de fonder une nouvelle confédération, cela va de soi, mais de tout faire pour remporter les mythiques 24 Heures du Mans. Pour Sébastien Buemi et Neel Jani ce serait une grande première… Marcel Fässler, lui, est le premier et le seul pilote à croix blanche sur fond rouge à avoir déjà accroché le double tour d’horloge du Mans à son palmarès… Et plutôt trois fois qu’une!
Dans la vie ils sont plutôt copains. Toujours prêts à rire ensemble et à échanger quelques plaisanteries… Sur la piste, Jani et Fässler l’ont démontré à Silverstone notamment, la camaraderie reste et assure le respect, mais les cadeaux sont absents. Chacun veut être le meilleur du peloton et si tous les coups ne sont pas permis, la lutte est toujours intense et spectaculaire.
Pour mémoire, à Silverstone, première étape du championnat du monde d’endurance (WEC) Fässler l’a emporté avec quatre secondes et quelques poussières d’avance sur Jani, Buemi était à 14 secondes du vainqueur.
Mais revenons vers le futur. Les 13 et 14 juin prochains, nos trois mousquetaires helvétiques retrouveront leurs petits camarades de jeu à grande vitesse sur le circuit du Mans. Et même s’ils ne le disent pas vraiment, ils ont tous les trois une énorme envie de regarder le peloton dans leurs rétroviseurs et de monter sur la plus haute marche du podium.
Sébastien Buemi évacue la pression: «l’an dernier nous étions favoris. Cette année, compte tenu des premières courses, nous venons dans la peau de l’outsider. Mais au Mans, il n’est pas nécessaire d’aller très vite à chaque tour. La fiabilité et la longévité sont les facteurs les plus importants. Il faut aller au bout sans trop de problèmes et alors tout est possible.»
Sur la boucle mancelle, les voitures parcourent plus de cinq mille kilomètres durant 24 heures. Le challenge est énorme pour toute l’équipe, mécanos, ingénieurs, pilotes et voiture tout doit fonctionner à la perfection. «Le Mans est désormais un sprint de 24 heures, une lutte de tous les instants et personne ne se fera de cadeaux», estime Neel Jani.
Certitude, Le Mans n’est pas une course comme les autres. Le pensum dure une semaine avec les contrôles techniques, le pesage, le public présent chaque jour, les qualifications de nuit, la parade du vendredi. «C’est un ensemble exceptionnel. Le mythe du Mans n’est pas uniquement centré sur la course, mais sur tout ce qui se passe durant la semaine précédente en ville et autour du circuit», lance Marcel Fässler.
La nuit aussi est un moment particulier du boulot de pilote. «Si tu es au volant et que tu roules à fond, l’adrénaline te permets de tenir, mais si il y a une période de ‘safety car’ et que tu dois ralentir tu as tendance à relâcher la pression et à t’endormir», analyse Marcel Fässler. De son côté Sébastien Buemi parle «d’une course très spéciale. La nuit à 350 sur les Hunaudières avec des voitures beaucoup plus lentes que toi, c’est assez incroyable.» Pour Neel Jani «le plus difficile c’est entre deux et cinq heures du matin. Une période généralement consacrée au sommeil pour un homme normal.»
Après Lignières, le prochain rendez-vous avec les trois Suisse susceptibles de gagner Le Mans est fixé dès dimanche 7 juin pour les plus assidus,ou dès samedi 13 juin à 15 heures pour les amateurs de course et de légende. Si Neel Jani et Marcel Fässler avouent ne pas faire trop de détours pour rejoindre Le Mans, le chemin de Sébastien Buemi passera encore par Moscou et une course de Formule E, histoire de défendre ou d’améliorer sa deuxième place actuelle au championnat.