L’Italien Faggioli en tête, les as du pilotage en montagne seront à St-Ursanne en fin de semaine (15-16 août)…
C’est l’unique manche helvétique du championnat d’Europe de la spécialité… C’est certainement le cadre le plus bucolique et médiéval parmi la douzaine d’épreuves au programme… C’est aussi la manche continentale la plus rapide et selon certain la plus dangereuse… C’est… la liste complète des qualités et défauts de la course de côte St-Ursanne – Les Rangiers serait trop longue à énumérer ici. Mais c’est LA manche du championnat d’Europe accrochée à la Suisse où la compétition automobile est tant décriée. Alors peu importe les éventuels critiques et tout le reste, St-Ursanne et sa région sont LE ‘must’ de la mi-août… L’endroit où tout passionné ou simple amateur, voire curieux de sport automobile se doit d’être présent.
St-Ursanne, le samedi particulièrement, c’est aussi cette ambiance quelque peu anachronique entre le moyen-âge qui va si bien au village et ses voitures de course rutilantes et quelque fois un peu bruyantes aussi… Le samedi particulièrement, parce que la journée est consacrée aux essais et que les pilotes sont plus détendus et plus accessibles que lors de la journée de course pure du dimanche.
Sur le plan de la compétition, l’affaire roule… Une fois de plus, mais c’est leur crédo récurrent et salvateur depuis des années, les organisateurs, sous la présidence de Jean-Claude Salomon, font un effort en matière de sécurité.
Arbres abattus, nouvelles glissières, et autres améliorations sont au programme. Pour ce qui est de la liste d’inscriptions, elle compte comme pour ces dernières éditions plus de 200 concurrents avec pour tête de peloton l’Italien Simone Faggioli (photo de Une), détenteur du record (1’43.11) et vainqueur des trois derniers millésimes.
Pour le reste quelques anecdotes sont à relever. D’abord l’affiche de la manifestation qui fait honneur à un pilote régional du nom de Jean-Louis Fleury, dit ‘Fle-Fle’. Fan inconditionnel de Jo Siffert, le sympathique bonhomme sera au départ des Rangiers pour la 30ème fois. «Je suis d’abord venu quatorze fois en spectateur avant de me mettre au volant…» «C’est une course mythique, dangereuse certes, mais absolument géniale. Ici la moindre erreur ne pardonne pas, tu la paies cash…» Et ‘Fle-Fle’ de relever encore: «La technique des voitures a changé, nous allons beaucoup plus vite qu’avant, mais la route et ses pièges sont toujours les mêmes…»
Pour mémoire ou pour info des moins observateurs de la scène automobile helvétique, Jean-Louis Fleury a connu ses meilleures saisons dans les années quatre-vingts, lorsqu’il pilotait des monoplaces, de Formule Renault d’abord, puis de F3 et de F2… «Aujourd’hui je roule pour le plaisir, sans trop regarder le chrono…» Et comme bon sang ne saurait mentir son fils Frédéric, 27 ans, participera cette année à ses 7ème Rangiers…
A noter que même additionnées, les participations de la famille Fleury font pâle figure face à celle du doyen de la compétition automobile suisse, le Valaisan Roger Rey. ‘Le Rodg’ âgé de 80 ans sera au départ de la course pour la 54ème fois… Incroyable, mais absolument vrai!
Pour le reste, et c’est tout le charme d’une telle épreuve, les voitures de série côtoient les monoplaces et autres prototypes… Les pilotes amateurs sont confrontés à quelques véritables pros de la montagne… Et environ un tiers du plateau est composé de concurrents venus «d’ailleurs»… Des pays de l’Est, de France, du Luxembourg, d’Allemagne, d’Italie et autres…
Parmi la liste, manquera tristement le nom d’Otakar Kramsky, champion de Tchéquie et fidèle des Rangiers, qui s’est tué fin avril lors des essais de la côte de Rechberg en Autriche…
Reste à signaler que pour les fans de chez fan, les intéressés et autres passionnés l’essentiel des informations, les chronos de la course aussi, se trouvent sous www.rangiers.ch ou sur l’application éponyme disponible gratuitement pour tous smartphones…
Crédit images: site Faggioli + a/FL