Après deux victoires Audi (Silverstone et Spa), Porsche a remporté Le Mans et maintenant le Nuerburgring…
Pour la première apparition du championnat du monde d’endurance (WEC) sur le mythique circuit du Nuerburgring, Porsche a marqué ‘son’ territoire. Les voitures de Zuffenhausen ont dominé les qualifications avant de s’imposer en course au bout d’un époustouflant sprint de six heures. Décidément, et contrairement à d’autres disciplines officielles de la FIA, suivez notre regard, le WEC offre un spectacle de toute beauté. La bagarre entre la Porsche #18 et les Audi #7 et #8 à quelques dizaines de minutes du terme est là pour en attester.
Mais reprenons dans l’ordre. Alors que les deux premières séances d’essais libres semblaient indiquer qu’Audi était encore parfaitement dans le coup (Marcel Fässler et ses coéquipiers de la #7 signant les chronos de référence), la troisième chamboulait les certitudes du clan aux anneaux.
C’est la Porsche #18 (Jani-Lieb-Dumas) qui montrait le bout de son capot… Restait à suivre les qualifications pour savoir qui prendrait l’ascendant, du moins psychologique.
Une fois n’est pas coutume, le véloce Neel Jani n’était pas mis à contribution, c’est Marc Lieb et Romain Dumas qui allaient au charbon et décrochaient la Pooooole avec un temps combiné de 1’36.473. Leurs petits camarades de la #17 réalisaient 1’36.542… Infime écart de 0.069 seconde. La première Audi (#8) était à plus d’une seconde… Et les Toyota une fois encore ‘à la rue’, même si tout est relatif lors des qualifs d’une course d’endurance.
Du côté de l’écurie helvétique Rebellion, les problèmes prenaient le pas sur la compétition. Alexandre Imperatori disait ne pas avoir roulé et expliquait que la voiture #13 avait passé plus de temps aux boxes qu’en piste… Malheureusement, le lendemain allait confirmer les craintes puisque la superbe Rebellion rouge ne faisait qu’un tour de formation avant de s’arrêter définitivement dans son garage…
Chez les ténors, le dimanche n’est pas jour de repos. Lâché à 13 heures le peloton était immédiatement dynamité par un Neel Jani (Porsche #18) dans une forme incroyable. Personne, même pas ses meilleurs ennemis de la #17 ne parvenait à suivre le rythme imposé par le Seelandais. Après quatre tours, Jani signait le meilleur chrono en course (1’37.955) et donc un nouveau record. Une vingtaine de passages plus tard, la Porsche #18 comptait une quarantaine de secondes d’avance sur ses premiers poursuivants. En l’occurrence la voiture sœur, les deux Audi et les deux Toyota.
Et puis les ennuis commençaient. Contrôlé à distance, sacrée électronique, par les commissaires spécialisés, le débit de carburant de la voiture de tête était jugé trop important, ou non conforme sur vous préférez. Corollaire: une première pénalité de cinq secondes… (Passage par les stands ‘drive through’ et arrêt chronométré). La petite pièce contrôlant le fameux débit refaisant des siennes, une nouvelle pénalité de trente seconde, celle-là, était infligée à la voiture de tête… Puis une 3ème d’une minute… Les malheurs des uns faisant c’est bien connu le bonheur des autres, c’est la Porsche #17 (Webber-Hartley-Bernhard) qui prenait le commandement et ne le lâchait plus…
A mi-course, le tiercé était 17 – 7 – 8. Puis, un vent de folie s’est abattu sur le Nuerburg. Jani reprenait le volant de la #18 alors en 4ème position. A cet instant, à environ nonante minutes du terme, personne n’aurait misé un centime sur sa capacité à revenir et à accrocher le podium. Les plus optimistes des observateurs parlaient de troisième marche au plus… Mais sans oser y croire.
Et pourtant la Porsche revenait comme un boulet sur le trio de tête… Engageait la lutte avec les Audi (Lotterer / Di Grassi) qui par ailleurs ne se faisaient pas de cadeaux. A la surprise générale, mais encore une fois tout est relatif compte tenu des qualités de Jani, la Porsche #18 arborait soudain deux pastilles rouges sur ses flancs… Symbole de son deuxième rang au classement général. Jani avait doublé la mise en matière d’heure de route et avait même renoncé au changement de pneumatique pour mieux mettre la pression sur ses adversaires. Incroyable, mais vrai, avec 1’35 de pénalités, la seconde Porsche permettait à la firme de Stuttgart de réaliser le doublé.
Marcel Fässler (Audi #7) terminait finalement sur la plus petite marche du podium… Cadeau obligé offert par l’équipage de l’Audi #8 beaucoup plus rapide et agressif en la circonstance… Quant à Sébastien Buemi, il traîne son spleen et place sa Toyota #1 au 5ème rang… «La voiture ne nous permet plus vraiment de faire mieux, mais…»
En LMP2 aussi la course a été animée et la victoire revient finalement à l’Oreca Nissan #47 de Howson, Bradley et Tandy (7ème du général)… Lietz et Christensen (Porsche 911) remportent la catégorie LMGTE Pro, alors que Shaytar, Bertolini et Basov (Ferrari) s’imposent en LMGTE Am…
A noter encore que la Rebellion #12 (Prost-Heifeld-Bèche) se classe au 22ème rang final.
Classement
- Porsche #17 (Webber-Hartley-Bernhard). 2. Porsche #18 (Jani-Lieb-Dumas). 3. Audi #7. (Fässler-Treluyer-Lotterer). 5. Toyota #1 (Buemi-Davidson-Nakajima).
Au championnat du monde des pilotes Fässler & Co même le bal avec 95 points. Ils sont suivis par Webber + Cie (78) et l’autre équipage Porsche (Jani + Co) 76 points. Les champions du monde en titre (Buemi et Davidson) pointent au 8ème rang (37 pts).
Crédit images: Suisse AutoMag