Energie fossile à l’image de l’essence, le gaz naturel est un quart plus propre que le pétrole.
Rouler au gaz naturel. Certes concevable en termes de pollution, l’idée n’est toutefois pas à la portée de tout un chacun. S’il est vrai que les constructeurs automobiles font de sérieux efforts pour ajouter des ‘usines’ à gaz dans leur gamme, le réseau d’approvisionnement est encore trop disparate et réduit pour vraiment séduire.
Les chiffres avancés par l’association ‘gaz mobile’ ont pourtant de quoi convaincre. Avec le mélange actuellement proposé dans les stations helvétiques, un mélange gaz naturel et biogaz 80/20, les émissions de CO2 sont réduites de 40% en comparaison à l’essence. Avec le mélange légal, autrement la norme minimale agréée par la confédération (90/10), la diminution des rejets de CO2 atteint 1/3 par rapport aux carburants conventionnels. «Nous faisons donc mieux que suivre les prescriptions», se réjouit Thierry Leutenegger, porte-parole de gazmobile. Il souligne, ou rappelle, pour les moins au fait, que le gaz naturel n’a rien, mais alors rien du tout, de comparable avec le GPL. Ce dernier étant souvent interdit dans les parkings sous-terrain et autres endroits confinés. «Le gaz naturel est stocké sous forme de gaz, le GPL sous forme liquide.» Autrement dit, en cas d’accident ou autres problèmes, le premier s’évapore dans l’air, le second se répand sous le véhicule…
Pour mémoire, le gaz naturel est commercialisé en kilos et un kilo correspond à 1.5 litre d’essence ou 1.35 litre de diesel. Le prix du gaz estimé au litre est ainsi de 1.06 franc, en moyenne. Soit environ 30% moins onéreux.
Reste le problème aussi récurrent que dissuasif d’un réseau helvétique de distribution de gaz, terriblement étriqué. Soyons honnêtes, les grandes villes et les régions de plaine sont plutôt bien, voire très bien couvertes. Les périphéries, par contre??? «Si aucun gazoduc ne passe dans une région il est très difficile, voire impossible, d’assurer l’approvisionnement en gaz», admet notre interlocuteur. C’est ainsi, par exemple, que les Grisons, notamment, mais aussi les préalpes sont à la traîne… Amateur de conduite au gaz, s’abstenir!
Mais, une fois n’est pas coutume, la Suisse n’est pas seule dans son combat. En matière de réseau ‘gazeux’, les pays voisins ne sont pas à la fête non plus. Si la situation est disons… acceptable en Allemagne, Autriche et Italie, elle l’est beaucoup moins chez les Français. En conclusion rouler au gaz naturel est sans conteste un tour de roue pour l’environnement, mais peut se transformer en galère au gré des voyages. Heureusement, les constructeurs ne proposent guère de voiture, ou d’utilitaires, uniquement branchés sur le gaz. Généralement, ce dernier est en couple avec un carburant traditionnel pour assurer le coup. Reste une question: pourquoi transporter quelque 200 kilos de bonbonnes s’il faut rouler à l’essence, faute de ravitaillement?
Aujourd’hui, plus de 13’000 helvètes, c’est à la fois beaucoup ou pas, possèdent des véhicules à gaz. Ne serait-il pas temps que les autorités compétentes se mettent aussi au boulot? Poser la question, c’est y répondre, non?
Ah oui, n’oublions pas l’essentiel. Un véhicule à gaz ressemble trait pour trait à ses ‘collègues’ essence ou diesel. La conduite n’a par ailleurs rien de différent, aucune nuance non plus, ou alors tellement minime, en matière de puissance, de couple, ou autres…
Et puis, pour les intéressés, la liste des véhicules concernés et une foule de tuyaux et de renseignements se trouvent sous www.vehiculeagaz.ch et une application pour smartphones permet de repérer les stations-service du réseau suisse.