Du côté de Bahrain les certitudes se sont envolées… Le tiercé des dernières courses d’endurance s’en est trouvé tout chamboulé…
Mark Webber, Brendon Hartley et Timo Bernhard sont champions du monde! Disons que c’est là la principale nouvelle de cette fin de semaine sous l’étiquette de l’endurance…
Mais si Webber, Hartley et Bernhard ont décroché la timbale ils doivent une fière chandelle à l’équipage de la Porsche #18 (Jani-Lieb-Dumas) sacrifié sur l’autel de l’esprit d’équipe. Alors champions oui, mais merci qui?
Ce n’est un secret pour personne, nous avons la mémoire courte… Lorsque j’entends les reporters TV aligner les compliments pour le trio de la Porsche #17, je ne peux m’empêcher de penser que même s’ils n’ont guère démérité, les trois mousquetaires champions ont récolté quelques victoires ‘offertes’ par leurs petits camarades de marque, ou imposée par le garage si vous préférez. A tel point même que Neel Jani sans discussion possible le plus rapide des six pilotes Porsche a été privé de qualifications lors des derniers rendez-vous pour laisser la pole à l’autre équipage en manque de points pour assurer la couronne.
Il n’empêche, samedi à Bahrain, le beau scénario écrit hors de piste a failli voler en éclats… Après une demi-heure de course la Porsche 17 s’arrêtait… Verdict: problème mécanique. C’est l’Audi #7 (Fässler-Tréluyer-Lotterer) qui prenait la tête du peloton et de fait celle du championnat pilotes. Dans les chaumières comme dans les stands, les calculettes chauffaient. Relégués à 4 tours, en 5ème position, Webber & Co n’étaient plus vraiment maîtres de leur destin…Sauf si… Eh bien, une fois de plus, sauf si la Porsche 18 sauvait la mise… A deux heures du terme de la course et de la saison, les pilotes de l’Audi #7 étaient champions du monde pour la deuxième fois. Mais ça c’était avant… Avant que Neel Jani n’entre en piste et explose la résistance des Audi boys… Stratégiquement, Porsche a encore joué la bonne carte… Sportivement, Jani a une fois de plus fait étalage de tout son talent, signant au passage le meilleur tour en course.
Au terme d’une course sans problèmes mécaniques et sans injonction des stratèges, Jani, Lieb et Dumas remportaient (enfin) une course. Mais plus que cette victoire amplement méritée, ils jouaient une fois encore le jeu de leurs coéquipiers. Fortement handicapés par une voiture pour le moins capricieuse, Webber et ses petits camarades de jeu ont failli tout perdre… En parvenant à maintenir en piste une voiture à l’agonie et compte tenu de la victoire de l’autre Porsche qui prive Audi des 25 points, ils décrochent tout de même la timbale mondiale… Pour cinq petits points!
A noter encore que Toyota monte sur le podium pour la seconde fois de la saison après Silverstone, et qui plus est avec la voiture #2 de Sarrazin, Conway et Alexander Wurz qui termine ainsi sa carrière en beauté.
Pour le reste, toujours à la recherche de fiabilité, les Rebellion ont connu un final mouvementé, la première des voitures helvétiques termine au 11ème rang (#13 / Imperatori, Tuscher, Kraihamer), la seconde est 14ème.
En LMP2, la victoire revient à la Ligier-Nissan #26 (Rusinov-Canal-Bird), alors qu’en LMGTE Pro, le duo Pilet – Makowiecki offre la première place à Porsche.
Classement
- Porsche #18 (Jani-Lieb-Dumas). 2. Audi #7 (Fässler-Treluyer-Lotterer). 3. Toyota #2 (Sarrazin-Conway-Wurz). 4. Toyota #1 (Buemi-Davidson-Nakajima). 5. Porsche #17 (Webber-Hartley-Bernhard).
Championnat du monde des pilotes
- Webber-Hartley-Bernhard, 166 points. 2. Fässler-Tréluyer-Lotterer), 161. 3. Jani-Lieb-Dumas, 138.5. 4. Duval-Di Grassi-Jarvis, 99. 5. Davidson, Buemi, Wurz, Conway, Sarrazin, 79.
Crédit images: cp Porsche, Toyota, Rebellion et site WEC