Dominateur de chez dominateur, le Valaisan Carron, Sébastien de son prénom, entre des quatre roues dans l’histoire du rallye helvétique.
Résumer la saison 2016 des rallyes suisses est d’une facilité déconcertante. Six étapes, un vainqueur récidiviste, un magnifique champion! Difficile, voire impossible même si le vocable n’est pas français, de faire mieux! Chapeau bas! Pour être complets et tailler sur mesure le costard du champion, ajoutons la maîtrise, le panache, le sourire, la vista, une touche d’humilité et un coup de volant impeccable. STOP! La liste des superlatifs pourrait s’allonger, mais restons-en là! Non sans oublier que, énorme cerise sur le gâteau, Sébastien Carron et Lucien Revaz sont les premiers valaisans à s’imposer sur leurs terres depuis Philippe Roux victorieux en 1992…
Contextes financier et politique obligent, le rallye international du Valais, RIV pour les intimes, s’est contenté, cette année, d’une version particulièrement ‘light’ de l’internationalité. Même si une (toute) petite poignée de jeunes talents européens du volant avaient fait le déplacement de Sion, difficile d’accorder un statut continental au spectacle proposé deux jours durant sur les superbes spéciales valaisannes. A contrecœur, et malgré les annonces décalées de la radio régionale, les observateurs ont assistés à une belle bagarre, certes, mais dont les couleurs étaient surtout helvético-suisses. Plutôt que de découvrir des ‘vedettes’ internationales, les spectateurs ont appris à connaître le nouveau champion suisse et quelques compatriotes et contradicteurs de belle facture… Derrière Carron, intouchable à la régulière, la lutte était somptueuse… Deux jeunes loups Fabio Andolfi et Jan Cerny venus respectivement d’Italie et de Tchéquie, ont animé le top dix avec une belle brochette d’helvètes désireux de prouver leur valeur, à l’image du Neuchâtelois Jérémie Toedtli, du Valaisan Florian Gonon, du Genevois Pascal Perroud et du Jurassien Olivier Burri, entre autres…
Et comme le veut la tradition, c’est encore une fois le second jour et la fameuses spéciales dite ‘des cols’ qui ont fait la différence… Jusque-là parfait Andolfi s’est loupé… Burri aussi… Il faut préciser que ce dernier était engagé sur une Hyundai i20 R5 et jouait en quelque sorte les cobayes avec cette voiture prometteuse, mais qui manque cruellement de mise au point. Même fructueuses, les journées de tests n’ont pas suffi à gommer les imperfections. De plus, la monte de pneumatiques Michelin et les réglages ne convenaient pas au pilote. Vendredi soir, c’était la soupe à la grimace… Et samedi se terminait par une sortie de route, heureusement sans gravité, mais tout de même rédhibitoire…
Vu sous l’angle des chronos scratches, la première journée était des plus équilibrées… Carron, Cerny et Andolfi n’avaient laissé aucune miette à leurs contradicteurs. Ils se sont partagé à parts égales, trois chacun, les neuf temps de référence de la première étape… Samedi, Carron a ajouté deux spéciales à son compteur, Andolfi et Cerny une, alors que Toedtli parvenait à s’infiltrer dans ce trio de joyeux lurons lors de l’ES 13… En résumé: Carron 5, Andolfi et Cerny 4, Toedtli 1.
Au décompte final, Sébastien Carron s’impose avec 40 secondes d’avances sur Jan Cerny et Jérémie Toedtli/Alexandre Chioso complètent le podium avec un retard d’une grosse seconde sur Cerny… Pascal Perroud/Romain Blondeau jouent le quarté, les Belges Pieter Tsjoen/Eddy Chevaillier le quinté…
Pour le reste, déjà assurés du titre en Clio Alp’s Trophy, Cédric Althaus/Jessica Bayard pointent au 13ème rang du général, mais surtout s’offre un bel accessit en prenant la troisième marche du podium national… Joli!
Quant à Aurélien Devanthéry/Michaël Volluz, ils inscrivent leurs noms au sommet de la hiérarchie du championnat suisse junior…
Crédit images: Suisse AutoMag