«Oyez, oyez braves gens», la berlinette» est de retour et possède le même ADN que ses mythiques aînées.
Alpine A110. Née en 1962, morte en 1977… Ressuscitée en 2017, ou 2018, c’est selon, mais peu importe… Désormaispropriété à part entière de Renault, la petite sportive au palmarès long comme un jour sans pain, pour certains du moins, revient sur les routes… Et sur les parcours de rallyes dès l’an prochain avec une version spécifique. Entre temps, et en parallèle, le constructeur de Dieppe participe au championnat du monde d’endurance avec un proto, roule avec des versions GT4 sur divers fronts et possède sa propre coupe européenne. Pour mémoire, Alpine a notamment décroché le premier titre officiel de champion du monde des rallyes en 1973 avec derrière les volants le regretté Jean-Luc Thérier et ses compères Jean-Pierre Nicolas et Bernard Darniche… C’est le premier cité qui marque le plus de points mais n’est techniquement pas champion du monde, la couronne étant alors réservée aux constructeurs. Pour mémoire, avant l’A110, Jean Rédélé créateur de la marque a construit, entre autres, l’A106 sur un châssis de Renault 4, puis en 1958 l’A108 avec une structure maison.
Après ce rappel historique, revenons en 2019 et à la nouvelle mouture de celle que les plus âgés appellent volontiers «berlinette». Précisons pour la forme et les adeptes du détail que le modèle mis à notre disposition était une version ‘Légende’ plus sophistiquée que sa consœur dénommée ‘Pure’. Par contre, chapitre moteur et boîte c’est bonnet blanc et blanc bonnet. Le premier est un quatre cylindres 1.8 turbo placé de manière centrale-arrière et qui délivre 252 chevaux. La seconde est automatique à double embrayage et sept rapports. A noter encore que châssis et carrosserie sont allégés au maximum avec 96% d’aluminium. Ce rapide tour d’horizon effectué venons-en aux faits… Premier constat, avec une telle voiture inutile de chercher à passer incognito… Son allure, le bruit de son échappement, sa relative rareté sur nos routes aussi en font un véritable aimant à regards admiratifs.
Et c’est parfaitement mérité tant cette Alpine A110 est remarquable. Esthétiquement certes, mais surtout, et ne dit-on pas que là est l’essentiel, à l’intérieur et plus particulièrement encore lorsqu’elle délivre tout son potentiel. Chez Alpine, le soin du détail n’est pas une légende, même si la voiture en est une… S’assoir au volant, ou sur le siège passager, de cette sportive est déjà un pur bonheur. Dans l’habitacle, tout est conçu pour le plaisir. Logiquement, l’espace n’étant pas démesuré, chaque chose est à sa place et l’accent est mis sur la fonctionnalité. De prime abord, la console centrale et ses trois boutons-pressoirs sont quelque peu déconcertants, mais ce n’est qu’une impression provoquée par le manque d’habitude de ce genre de système. Lequel s’avère rapidement très intuitif et facile d’utilisation.
A la moindre sollicitation de la pédale de droite, le moteur émet un son aussi sympathique que fascinant. Et la route défile… Le confort, la tenue de cap, la maniabilité sont tels qu’il est difficile de se rendre compte de la vitesse sans faire confiance au cadran dédié… Par bonheur, nous avons eu l’opportunité de nous rendre en Allemagne et de réellement constaté que l’Alpine, Légende ou pas, ne jette pas sa poudre aux yeux. Elle assume ses promesses, les ‘grosses’ voitures indigènes ou pas, ne lui font pas peur. A 200 km/h, le moteur ne s’essouffle pas, il en redemande, monte jusqu’à 220, 230… Et zut, le trafic se fait plus dense. Reste que si elle a d’incontestables qualités routières, cette petite Alpine possède aussi de supers arguments sur des tracés moins rectilignes. Elle ‘colle’ à la route, avale les virages serrés ou non sans la moindre hésitation et se joue des aspérités de la chaussée avec une étonnante facilité. Et un confort qui se veut très acceptable pour une telle automobile… «On sent bien les secousses, mais sans plus…», faisait remarquer un de nos passagers. Bon trêve de blabla, en un mot comme en de longues phrases, cette Alpine nouvelle est à notre sens la digne descendante de celle que nous avons connu dans une époque que les moins de vingt ans… Voire même de trente ans… N’oublions pas de signaler, même si nous n’avons pas trop ‘joué’ avec, que le pilote d’une Alpine a le choix entre trois modes de conduite (normal-sport-track) programmables d’une simple pression sur le commutateur placé au volant. De plus, une foultitude de pages peut être affichée à l’écran central pour contrôler les températures, les courbes de puissances et autres paramètres de conduite, ou plutôt de conséquences de la conduite. Ah, n’oublions pas de rappeler que l’Alpine a tenu la dragée haute à Jaguar lors de l’élection de la voiture européenne de l’année 2019 et qu’elle a été désignée «voiture la plus élégante» lors de la désignation de la voiture suisse du même millésime. Reste, pour tenter d’être complets, à aborder les choses qui pourraient fâcher… Et bien en l’occurrence ce n’est pas le cas. Côté consommation, Alpine a parfaitement maitrisé les paramètres… Hormis notre escapade allemande qui logiquement a fait monter la moyenne, nous avons constaté une gourmandise de 6.4 litres par tranche de 100 kilomètres. Le catalogue Alpine affiche une consommation mixte de 6.3, voilà qui est très raisonnable. Et une fois n’est pas coutume, plutôt réaliste. Côté tarif rien à redire non plus. L’Alpine en version Légende n’est certes pas donnée, mais nous sommes de ceux qui estiment que l’exclusivité, la sportivité, la beauté, etc… ont un prix. Celui de ‘notre’ berlinette’ était de 67’300 francs et montait à 74’473 francs après ajout de quelques options.
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