… Ou quand le moyen de gamme lorgne vers le haut du segment
Après avoir fêté sa première mondiale en mars lors du Salon de l’automobile de Genève, l’Insignia nouvelle est prête à faire son entrée sur les routes… Très attendue, elle arrivera chez les concessionnaires Opel à la fin du mois de juin avec des arguments qui devraient en convaincre plus d’un.
Même si le critère reste subjectif, la seconde génération Insignia est, à notre goût, esthétiquement très réussie… Aboutie pourrions-nous même ajouter. La silhouette est fluide et bien typée, les rondeurs sont agréables et la face possède juste ce qu’il faut d’agressivité pour marquer le passage, sans tomber dans l’excès. Alors n’ayons pas peur des superlatifs, cette Insignia est belle, voire très belle. Et gageons qu’elle aurait pu inspirer Johnny, souvent cité dans nos lignes, qui en 1963 chantait «cette voiture là, mon vieux, elle est terrible…» A y regarder de plus près le millésime 2017 de l’Insignia possède à la fois les traits d’une berline et d’un coupé… Avec les qualités de la première en termes d’habitabilité et de confort. Rappelons, pour terminer ce préambule sentimental, que la première Opel prénommée Insignia a fait son apparition en 2008 et qu’elle a été couronnée du titre envié de «voiture de l’année» en 2009… Après quelques évolutions ciblées, elle fait aujourd’hui l’objet d’une totale refonte sur une nouvelle plateforme et descend en droite ligne du concept ‘Monza’ présenté en 2013, puis revu et corrigé. Ah oui, parlons encore brièvement d’un temps que les moins de 20 ans… et signalons que dans la famille Opel l’Insignia s’inscrit dans la ligne des «bigs three», autrement dit les modèles haut de gamme des sixties et seventies appelés Kapitän, Admiral et Diplomat qui posaient de nouveaux jalons dès leur entrée en piste en 1964.

Bon, une fois épuisé les éléments extérieurs et quelques traits d’histoire, l’heure est à l’abordage… Et ouvrir les portes c’est aussi se rendre compte immédiatement que l’Insignia propose bien plus que de simples arguments esthétiques. Certes la planche de bord, les sièges, l’ambiance générale sont également très agréables à l’œil, mais surtout très fonctionnelle pour la première et très confortables pour les seconds, d’autant plus avec la certification «AGR» gage d’une parfaite tenue et de multiples réglages électriques. Autrement dit: confort garanti! Sans même parler de la fonction ‘massage’ qui permet de détendre le dos du conducteur quelques minutes durant…
Une fois installés, voici venir le moment de prendre la route et d’une fois de plus apprécier les qualités de cette Insignia qui a déjà convaincu, dans ces versions précédentes s’entend, quelque 930’000 conducteurs européens, dont plus de 12’000 helvètes. Nous ne nous arrêterons pas ici sur les diverses motorisations testées, tant le comportement de l’ensemble est identique… Le diesel est certes plus souple d’utilisation que l’essence, mais sans que cela ne relève de la surprise… Par contre côté châssis, suspensions, filtrage des aspérités de la chaussée, tenue de cap, précision de la direction ou encore utilisation de la boîte, l’Insignia frôle la perfection. Le plaisir de conduite annoncé par le constructeur est bien présent et plutôt convaincant. Tant sur autoroutes que sur les routes sinueuses, parfois même escarpées du Jura, la limousine n’a montré aucune hésitation à assumer ses promesses, aussi bien avec une boîte manuelle que dans la version automatique. Il faut ici préciser que pour améliorer tant l’agilité que la gourmandise de leur dernier-né, les concepteurs de l’Insignia ont fait subir à leur ‘belle’ une sérieuse cure d’amaigrissement avec une réduction de poids de 175 kilos pour la Grand Sport, de 200 kilos pour le Sports Tourer (break). Ce dernier représentant par ailleurs, et pour la petite histoire, quelque 60% des ventes sur le marché suisse.

C’est désormais une évidence en matière de voiture, la connectivité est inévitable. Et la nouvelle Insignia n’échappe pas à la règle avec notamment le système intelliLink et le service OnStar qui s’élargi et, dans sa dernière évolution, permet même de réserver un hôtel, par exemple. Mais le plus remarquable, parmi ce chapelet d’aides à la conduite et autres accessoires informatiques, est sans conteste le système d’éclairage matriciel IntelliLux LED. Pour l’Insignia, le constructeur à l’éclair a adopté la deuxième génération de ses phares pas comme les autres, désormais dotée de 32 segments LED, soit deux fois plus que ceux dédiés à l’Astra… «Le plus grand nombre d’éléments LED permet une adaptation plus précise des fonctions… Et le passage entre les différents modes est plus fluide et plus rapide…», précise en substance le communiqué. En réalité, puisque nous avons eu le privilège de tester l’éclairage en conditions réelles, la nuit se transforme en jour. La puissance des phares et incroyable et les faisceaux n’éblouissent jamais ni les conducteurs précédents, ni ceux arrivant en face… Le tout avec les feux de route allumés en permanence et qui sans ‘obstacle’ ont une portée de 400 mètres… Juste génial! D’autant plus que tarifée à 1’800 francs, l’option n’est pas hors de prix.

Nous ne pouvons le cacher et vous l’aurez compris, la deuxième génération de l’Opel Insignia nous a bluffé. Nous avons ‘kiffé’ comme dirais les plus jeunes. Et ce, sans réserve.
Chapitre motorisations signalons que la liste comprend trois cylindrées, quatre blocs diesel et trois essence. L’entrée de gamme est confiée à un moteur 1.5 ECOTEC Turbo à injection directe de 140 chevaux… Au gré des cylindrées et des finitions la palette va ensuite de 1.6 à 2.0 litres, avec des puissances entre 110 à 170 chevaux pour les diesel, 165 à 260 chevaux pour les ‘essence’. Côté boîtes, hormis la manuelle à six rapports, deux automatiques à 6 ou 8 vitesses sont au menu.
A noter enfin que le lancement officiel de l’Insignia dans ces exécutions Grand Sport et Sports Tourer est agendé au 30 juin et coïncidera avec celui du Crossland. Et pour être le plus complets possible, reste à signaler qu’une version Country Tourer au look baroudeur sera présentée en première mondiale à l’IAA de Francfort (septembre) et disponible sur les marchés dès l’automne.