L’analyse rapide de la course effectuée, la victoire de Porsche comptabilisée, quelques éléments complémentaires méritent attention, voire analyse…
Porsche a, comme à son habitude, recueilli quelques chiffres après la victoire de sa LMP1 #2… D’abord, la voiture victorieuse a effectué une remontée digne du FC Barcelone dans ses meilleurs jours. A un point précis de la course, Hartley-Bernhard et Bamber pointaient au 56ème rang… puis au 54ème à la 5ème heure de course… Porsche relève qu’un tel exploit n’a plus été de mise depuis exactement 40 ans lorsque Jackie Ickx, Jürgen Barth et Hurley Haywood étaient revenus du 42ème rang au premier…
«Nous ne pensions pas qu’une telle chose était possible», relève Oliver Blume président de la direction exécutive de Porsche. Après 2h30 de course, la Porsche #2 a été arrêtée 65 minutes pour permettre le changement de son moteur électrique… Elle est revenue en piste en 56ème position.
La voiture sœur, celle de Neel Jani, André Lotterer et Nick Tandy a passé quelque onze heures en tête du peloton avant de connaître un problème moteur, abandon à la clé.
Dans le détail, la Porsche victorieuse a parcouru 5’001 kilomètres, soit 367 tours, à la vitesse moyenne, tenez-vous bien, de 208.2 kilomètres/heure. L’autre Porsche, la #1, a mené le bal durant 166 tours et avait une avance de 13 tours sur son premier poursuivant lors de l’abandon de Lotterer. A noter encore que la #1 a passé une heure, 38 minutes et quelques secondes dans les stands, usé 10 trains de pneus et fait le plein de carburant à 28 reprises. Autre élément intéressant communiqué par le constructeur allemand, Timo Bernhard a fait monter l’aiguille de la balance sur 65 kilos avant la course, et à hauteur de 63.8 kilos après l’arrivée.

Chez Toyota, peu ou pas de chiffres… Des discours creux, des excuses, des explications fumeuses… Et de regrets, une fois encore, de n’être pas parvenu au but… Puis, hier, une confirmation, l’équipe Toyota a reçu des excuses officielles de Vincent Capillaire, pilote de la LMP2 (Ligier #45) qui a mis fin aux espoirs de la voiture #7 lors d’un accrochage.
Et puis terminons ce tour de piste rétroactif avec Rebellion. Installée sur la 3ème marche du podium général, la voiture #13 en a été éjectée après les contrôles techniques… Selon les officielles, la carrosserie n’était pas conforme et les mécaniciens seraient intervenus en par fermée… Deux accusations disons… plutôt graves. Rebellion a fait appel et promet depuis lundi un communiqué qui brille toujours par son absence. Reste que si les faits reprochés sont avérés, l’affaire est aussi regrettable que discutable pour une équipe qui bien que privée se doit d’être suffisamment professionnelle pour, au minimum, ne pas briser le parc fermé. Dommage!

Et maintenant vient l’heure des questions… Toyota a souvent dit qu’une nouvelle défaite au Mans mettrait fin à sa participation au plus haut niveau du WEC… Qu’en est-il? Mystère! Ou plus pragmatique: «wait and see».
Reste que si le scénario d’un retrait du constructeur japonais devait se confirmer, une autre question serait de mise. Que fera Porsche? Selon les mieux informés des observateurs de la scène de l’endurance, le budget allemand atteindrait 250 à 300 millions d’euros pour la saison. Serait-il crédible de dépenser autant d’argent sans adversaire potentiel? A notre sens, la réponse est dans la question… Alors attendons et espérons…
Espérons que Toyota ne renoncera pas. Espérons que Porsche défendra son titre. Espérons aussi que le WEC ne sera pas trop rapidement orphelin de sa catégorie reine alimentée par des équipes officielles. En parallèle, espérons que la division LMP2 poursuivra sur sa lancée. Que d’autres écuries privées rejoindront le peloton avec des voitures capables de rivaliser avec les meilleures et qui pourraient, un jour, devenir les reines de l’endurance. Mais ça, c’est une autre histoire!
Crédit images: Suisse AutoMag