Alors que la rumeur d’un retrait enfle, Porsche s’offre un doublé… Juste histoire de faire taire les cancans… ou pas.
Fidèle à sa réputation, le Nürburgring jouait la carte de l’automne en plein été… Grisaille, fraicheur, crachin étaient ainsi au rendez-vous des 6 heures allemandes du championnat du monde d’endurance (WEC). Mais finalement, et contrairement aux courses annexes, la quatrième manche planétaire s’est disputée sur piste sèche et sans l’intervention souvent aléatoire de la météo. Et comme cette dernière avait choisi de ne pas troubler les débats au sommet, c’est le directoire sportif de Porsche qui s’en est chargé en décidant dans les garages de l’issue de la course… Dommage!
En fait, après la victoire de la Porsche No 2 aux 24 heures du Mans et la prise de pouvoir du trio Hartley-Bernhard-Bamber au championnat du monde, les observateurs attentifs de la scène WEC se posaient la question de savoir si Porsche laisserait ses équipages décider de leur sort… ou pas.
Autrement dit, si Neel Jani et ses coéquipiers de la voiture No 1 auraient la liberté de s’exprimer pleinement lors des 6 heures du Nürburgring. La première partie de la réponse a été donnée sur la piste par le champion du monde Jani qui n’a fait aucun cadeau à son copain Hartley. A entendre ce dernier se plaindre par radio interposée lors du dépassement de son coéquipier de toute évidence plus rapide, la seconde partie de la réponse commençait à pointer dans les esprits. Les compères de la voiture #1 montraient aux yeux des spectateurs qu’ils étaient notoirement plus véloces, mais… Reprenons… Premier en piste, André Lotterer suivait le rythme imposé par la Toyota No 7 partie en pole position grâce notamment au chrono réalisé par ce diable de «Pechito» Lopez. Sous le ciel gris et humide, les premiers tours respectaient l’ordre établi par les qualifications, Toyota, Porsche et Porsche… Ne manquait que la seconde voiture japonaise, la No 8 de Sébastien Buemi, pour former le quarté… Déjà en difficultés lors du tour de formation derrière le pace car, elle était retourné aux boxes pour y rester quelques tours… Dommage pour le Vaudois qui avait l’espoir de jouer le titre sur deux tableaux, WEC et Formule E, et a presque tout perdu en Allemagne… Reste que Toyota n’aura brillé que durant les essais libres et les qualifications pour se retrouver à la ramasse en course. Situation que Neel Jani évoquait samedi sur la base des chronos… «J’ai confiance. Avec le nouveau kit aérodynamique nous devrions être bien en course… Et six heures c’est long… Et puis Toyota n’a jamais été très à l’aise sur le tracé du Nürburgring…»
En tête peu avant la mi-course, le trio Jani-Lotterer-Tandy semblait pouvoir crânement jouer sa carte… Prudent, juste ce qu’il faut, rapide mais sans excès, et surtout d’une régularité de métronome… Histoire de maintenir un écart certes minime, mais suffisant sur la seconde 919 de Zuffenhausen. A un quart d’heure du terme la situation était limpide tant la domination du trio #1 était patente… Mais ça, c’était avant… Avant que les stratèges de garage entrent en jeu et privent Jani et ses camarades d’une victoire amplement méritée lors d’un arrêt carburant de dernière minute qui a duré bien plus qu’il n’en fallait… LAMENTABLE!

Après avoir eu l’impression que Porsche jouait le jeu de ses deux équipages juste manière de les retrouver ensemble au sommet de la hiérarchie, les observateurs devaient revenir à la dure et misérable réalité d’intérêts extra sportifs qui bafoue l’esprit de la compétition.
En LMP2, catégorie dans laquelle le fric et les bricolages stratégiques ne sont pas de mise, la bagarre acharnée des premières heures s’est finalement décantée au bénéfice de l’écurie menée par Jackie Chan qui a dompté la fougue des pilotes Rebellion désireux de venger leur disqualification prononcée dans la Sarthe en juin dernier.

Autres niveaux autres course palpitante que les divisions LMGTE Pro et AM… Dans la première la victoire est finalement revenue à la Ferrari de James Calado et Alessandro Pier Guidi.

Chez les AM, Matteo Cairoli, Christian Ried et Marvin Dienst ont mené leur Porsche au sommet…

Championnat du monde. Classement après 4 épreuves / 9.
- Hartley, Bamber, Bernhard, 108 points. 2. Davidson, Nakajima, Buemi, 78. 3. Tung, Jarvis, Laurent, 60. 4. Jani, Lotterer, Tandy, 46.
Crédit images: Suisse AutoMag
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