La concurrence a de quoi se faire des cheveux blancs, Hyundai joue la carte sportive en version civilisée…
Il n’est pas pour habitude de faire des comparaisons, qui d’ailleurs ne sont pas raison. Pourtant, une fois n’est pas coutume, disons que cette Hyundai i30 pourrait bien faire de l’ombre à certaines de ses consœurs comme la Golf de VW ou l’Astra d’Opel… Mais comme d’aucuns le prétendent en articulant une phrase qui ne veut pas dire grand-chose, «je dis ça, je dis rien». Toujours est-il qu’avec sa i30 aussi compacte que spacieuse, bien accrochée au bitume, agréable à regarder comme à rouler, Hyundai frappe un grand coup. Pour revenir à notre première idée, et face à la concurrence, son unique défaut aux yeux de certains pourrait bien être sa nationalité coréenne… Même si cet argument compte de moins en moins d’adeptes…
Avec sa nouvelle génération i30, le constructeur au ‘H’ stylisé entre dans un jardin où pousse déjà quelques belles plantes. Il veut jouer une carte qu’il n’exploitait pas jusque-là et propose désormais une voiture compacte qui se décline en plusieurs versions. Il y a la i30 disons… traditionnelle avec deux moteurs essence et un diesel. Mais il y a aussi la i30 N plus ‘vitaminée’ que sa petite sœur, plus tournée vers la conduite sportive, même si ce terme n’est pas très politiquement correct, et surtout déjà engagée sur les circuits avec succès. Pour mémoire, la i30 N TCR a remporté sa première course lors de sa première sortie en Chine et avec Gabriele Tarquini au volant. Sans oublier que le Suisse Alain Menu aussi joue les pilotes et metteurs au point pour Hyundai, avec une médaille en chocolat lors de la seconde épreuve disputée en Chine…

Mais laissons là ce volet ‘sport’ et revenons à la i30 «new generation». Ses concepteurs ne s’en cachent pas elle est «l’ADN de Hyundai Motor en Europe». Autrement dit, elle correspond au mieux aux désidératas des conducteurs du Vieux Continent et se présente sous un look très conventionnel. Même si, la grande calandre en cascade, «cascading» en version originale, désormais signe distinctif de la marque ne laisse pas indifférent. Et que l’allure générale de cette compacte qui se voit grande est plutôt aguicheuse. Esthétiquement, mais le critère ne peut être que subjectif, la i30 est plutôt jolie à notre goût… De plus, elle tient à l’intérieur les promesses faites à l’extérieur. Elle est confortable, bien agencée, bien équipée et invite sans sourciller à la promenade. Une fois en route, aussi, tout est mis en œuvre pour que conducteur et passagers se sentent à l’aise. Il y a de l’espace, le châssis, ou plutôt sa suspension, filtre bien les aspérités de la chaussée, le confort est de mise et, avec le toit panoramique dont était équipée notre voiture de test, la lumière est agréable.

Au volant, aucun souci. Maniabilité, tenue de cap, puissance, précision de la boîte, placement des instruments, c’est presque parfait… Presque, parce que si nous avions écouté les conseils de notre i30, nous aurions sans aucun doute fait une overdose de caféine. Equipée d’un détecteur de fatigue, de toute évidence mal réglé ou trop zélé, notre véhicule de test nous invitait à la pause à fréquence grand ‘F’… Disons en moyenne tous les 35 à 40 kilomètres… Mais à part ça, tout va très bien! Nous avons mené l’i30, équipée du moteur essence 1.4 Turbo de 140 chevaux, par mont et vaux, par routes sinueuses et autoroutes quasi rectilignes, sans jamais avoir le moindre sentiment qu’elle renonçait à assumer la mission qui lui était confiée. Plus léger que ses prédécesseurs de quelque 14 kilos, le bloc à injection directe s’appuyait pour l’occasion sur une boîte manuelle 6 rapports et composait avec cette dernière un ensemble particulièrement efficace. Précisons encore que la i30 mise à notre disposition était une berline et que la famille comporte aussi un break, «wagon» dans le langage Hyundai et la finition ‘N’ évoquée plus avant dont la production a commencé en septembre…
Inutile par contre, tendance oblige, de relever que cette i30 nouvelle est bardée d’aides à la conduite, de connections diverses aux réseaux virtuels et d’éléments qui peuvent s’avérer aussi précieux que perturbateurs au gré des circonstances… Nous avons par contre apprécié à sa juste valeur la possibilité de charger notre smartphone en le déposant simplement dans le vide-poches prévu à cet effet.

La revue de détail, loin d’être exhaustive, étant faite, passons au concret. La consommation d’abord, avec durant notre test de quelque 2’700 kilomètres une barre fixée à 6.6 litres (!) soit plus d’un litre au-dessus de la norme constructeur (5.4). Mais, admettons-le, nous n’avons guère ménagé la monture surtout sur les autoroutes allemandes… Chapitre prix, maintenant. Hyundai affiche sa i30 dans une fourchette entre 17’990 francs et 36’700 francs selon les motorisations et finitions. Parfaitement équipée, pour ne pas écrire suréquipée, notre voiture de test (1.4 T-GDi Vertex) figure au tarif pour 31’800 francs.
