Avec sa Stinger, Kia fait une entrée remarquée dans le microcosme des coupés sportifs…
Le curieux qui tape ‘stinger’ sur un moteur de recherche trouve d’abord la description d’un lance-missile américain dont il est, notamment, expliqué qu’il est à courte portée. En poursuivant la recherche apparaît la dernière-née des Kia pour laquelle il est inutile de préciser qu’elle est plutôt orientée vers une passivité relative, même si elle possède quelques atouts incontestables en matière de vitesse et de tenue de cap. Un peu à l’image d’un missile qui ferait du vol à très basse altitude. Avec sa Stinger largement issue du concept GT présenté en 2011, Kia entre en force sur la planète des berlines sportives, dites ‘Fastback’. Et comme diraient les amateurs de rugby, l’essai est réussi. Pour l’anecdote, signalons encore que le nom de code GT utilisé en 2011 est devenu GT4 Stinger toujours sous forme de concept en 2014… Puis Stinger, tout court, en phase finale de fabrication et de commercialisation.
Mais assez de bla-bla, passons aux choses sérieuses. Avant même de faire réellement connaissance avec la Stinger, nous avions beaucoup entendu parler d’elle et le plus souvent en bien, voire très bien. Même les plus critiques de nos collègues avaient tendance à tresser des louanges à cette Kia sportive. Et disons-le tout net, nous n’avons pas été déçus, malgré des attentes plutôt élevées. Extérieurement, et même si comme nous le répétons fréquemment le critère est hautement subjectif, cette Stinger a de la ‘gueule’. Elle est élancée, bien proportionnée, possède une fine touche d’agressivité et une allure racée de chez racé qui lui sied à merveille. Intérieurement aussi, l’ensemble est de prime abord assez réussi… Un sentiment qui se confirme sans hésitation au fil des kilomètres… «La Stinger a été conçue pour être la «gran turismo» parfaite», affirme le constructeur. Force est d’admettre qu’il ne blague pas. Notons encore au passage que la Stinger a été dessinée en Europe et que la mise au point de son châssis a été effectuée sur le circuit du Nürburgring.

Sous ses airs de pure ‘bête de route’, cette berline cache un confort et une habitabilité qui font souvent défaut dans le segment. Elle est aussi agréable sur longue que sur courte distances et se laisse mener à la baguette en toutes circonstances. Modulable sur cinq niveaux, le mode de conduite permet de s’adapter non seulement au style du conducteur, mais encore aux qualités de la chaussée. Entre «smart» et «sport +», les choix permettent de modifier les rapports de boîte, l’accélération et l’assistance de la direction. Un pur bonheur pour les amateurs de routes sinueuses et de conduite quelque peu sportive, entre autres… Reste qu’avec son bloc V6 de 3.3 litres de cylindrée et 370 chevaux (510 Nm), sa boîte automatique, palettes au volant, à 8 rapports et sa traction intégrale, la Stinger ne fait incontestablement pas partie des voitures «politiquement correctes», avis aux intéressés. Notons encore que pour entrer sans complexes dans un segment «squatté» par les allemandes, Kia a soigné les détails de sa Stinger du plancher au ciel de toit et de de la proue à la poupe. Souvent critiquées pour leur aspect et leur dureté, les garnitures intérieures sont plus soft, les insères aluminium apportent un petit air haut de gamme assez réussi, les sièges sont confortables et assurent un maintien latéral parfait… Et l’ensemble bénéficie des aides à la conduite de dernière génération et de quelques accessoires forts pratiques à l’image de l’ouverture ‘main libre’ du hayon. Plus surprenant, et pas toujours évident pour ce genre de voiture, le dit hayon donne accès à un coffre à bagages de belle dimension. Dans le même domaine de la bonne surprise, dans une berline de cet acabit s’entend, notons encore l’espace dévolu aux passagers des sièges postérieurs.

Et passons maintenant aux choses qui généralement ont tendance à fâcher. La consommation d’abord qui, pour certains, est le seul point discutable, pour ne pas écrire faible, de la Stinger. Avouons que nous n’avons guère ménagé la monture lors des quelque 700 kilomètres de notre test et que nous n’avons pas non plus hurlé au scandale lorsque notre calcul de gourmandise s’est arrêté juste au-dessus de neuf litres (9.1) par tranche de cent kilomètres. C’est certes beaucoup dans le climat actuel, mais à la fois assez raisonnable pour une GT comme la Stinger… Ce d’autant plus que le constructeur joue franc jeu et annonce une consommation mixte de 10.6 litres. Quant au tarif Kia, il défie toute concurrence, seule finition proposée en Suisse, la Stinger GT est affichée à 59’200 francs avec pour unique option la peinture métallisée ou nacrée (+ 950 francs). Dans le segment concerné, c’est presque un cadeau qui n’est certes pas à la portée de tout un chacun, mais tout de même assez nettement en dessous des prix pratiqués par la concurrence. En conclusion et comme le disait un ami «cette Stinger n’a finalement qu’un défaut, c’est une coréenne!» Heureusement les temps changent et les préjugés s’effacent lentement, mais sûrement. Ah oui, c’est peut-être un détail pour vous, mais Kia ne fait pas d’exception pour la Stinger qui bénéficie d’une garantie de 7 ans, comme tous les modèles de la marque.