Après être entré dans la cour des berlines compactes, le constructeur coréen s’invite chez les GTI…
En automne dernier, nous avions tressé une couronne de compliments à la version ‘civilisée’ de la berline compacte Hyundai i30… Allant même jusqu’à oser la comparaison, voire plus si entente, avec les best-sellers que sont la VW Golf et l’Opel Astra, entre autres. Aujourd’hui, nous sommes tentés de faire de même avec la finition «N» de cette i30 dite ‘performance’. La même, ou presque que les exemplaires qui font la loi dans le cadre du championnat des voitures de tourisme (WTCR) aux mains des Tarquini, Muller et Björk, notamment. Sans parler de Kris Richard au niveau européen. Mais là n’est pas vraiment le sujet du jour alors reprenons le fil de notre test. La i30 N est le premier modèle hautes performance de la marque. Il est le fruit des cogitations d’un ingénieur spécialement dédié à ce genre de projet. «Pas uniquement à la i30, mais à la philosophie sportive de Hyundai. Il y aura donc encore d’autres surprises du genre à l’avenir», confie Nicholas Blattner, directeur de la communication chez Hyundai Suisse. Au vu de la réussite de cette i30 N les amateurs de berlines ‘vitaminées’ ne peuvent que se réjouir de cette nouvelle.
Nous ne referons pas ici la liste complète des qualités de cette i30 qui nous avait déjà convaincus dans sa livrée civile. En résumé, compacte et spacieuse à la fois, agréable à regarder comme à rouler, maniable, docile étaient les compliments alors de mise. Avec i30 N nous avons visité un autre monde en gardant les critères de base… Une planète totalement tournée vers la performance, avec des réglages disponibles par une simple pression sur des touches décorées d’un N ou d’un drapeau à damiers. Avec une sonorité d’échappement aussi rauque que sympathique… Avec un bloc quatre cylindres de 2.0 litres et 275 chevaux aussi souple que ‘pointu’… Avec une tenue de cap, une facilité de conduite, un comportement routier aussi dynamique que facilement domptable… Et avec un look si caractéristique qu’il en est incontournable. La i30 N porte la couleur bleu ciel des voitures officielles en compétition, teinte que les concepteurs de la bombinette ont appelée «Performance blue». Mais ce n’est pas tout… Pour encore mieux distinguer les gènes, le ‘N’ est repris à différents niveaux, calandre, face arrière, étriers de freins… Et puis la carrosserie est abaissée, l’échappement possède un double embout, un feu triangulaire est installé sur le spoiler arrière, etc… Quant à l’utilisation de la 14ème lettre de l’alphabète, elle cache par ailleurs une double, voire une triple référence… D’abord, il y a Namyang, ville coréenne qui abrite le centre de recherches dans lequel travaille quelque 11’000 collaborateurs… Ensuite, le Nürburgring circuit sur lequel la i30N a parcouru des milliers de kilomètres pour sa mise au point et finalement le ‘N’ est souvent utilisé pour signaler la présence d’une chicane sur un circuit… Et la i30 N se joue parfaitement des chicanes.

Nous l’avons effleuré plus avant, la i30 N se veut aussi civilisée que sportive. Elle aime se faire discrète en ville et son moteur supporte parfaitement les bas régimes… Mais elle devient totalement ‘sauvage’ aussitôt le mode sport, ou mieux encore le «Rev matching» enclenché et le double débrayage programmé. Reste que, peu importe le mode choisi, les accélérations sont franches et linéaires, la maniabilité impeccable, et le plaisir total. En configuration sportive, le moteur émet un son rauque et pétarade à souhait lorsque le pied quitte subitement la pédale de gaz… Petit détail, c’est une soupape spéciale installée dans le collecteur d’échappement qui permet de varier le volume sonore selon la configuration choisie.
Si nous avions dit de la i30 traditionnelle que son châssis filtrait bien les aspérités, nous devons écrire de la i30 N que sa suspension est plutôt dure en mode sportif, ce qui semble parfaitement normal… Le confort par contre ne cède rien aux différents modes de réglages. Les sièges pourraient être légèrement plus enveloppant, mais sans que cette remarque n’altère le sentiment général. La boîte manuelle à six rapports est précise, la planche de bord est bien agencée, les instruments clairs et l’espace aussi agréable que vaste. A noter également que Hyundai a conçu sa i30 à hautes performances sans faire la moindre concession ni à la sécurité passive, ni à la connectivité.
Cette i30 N est un pur bonheur! Et pourrait bien séduire plus d’un amateur de GTI aussi familiales qu’exclusives… Les sentiments exprimés, il est temps de conclure et de passer aux choses qui pourraient fâcher, mais en l’occurrence ne le font pas. La consommation d’abord qui est évidemment très variable en fonction du mode de conduite choisi et surtout appliqué… Sur l’ensemble de notre test (900 km) en diverses configurations, elle se situe à 8.1 litres… Sur les derniers 150 kilomètres en mode normal, elle passe à 7.0 litres pour cent kilomètres s’entend. Les données d’usine font état d’une consommation mixte de 7.1 litres mais ne tiennent de toute évidence pas compte de l’incitation à la conduite sportive. Chapitre pécuniaire, Hyundai affiche sa i30 N à un prix qui devrait titiller quelques intéressés… Soit 36’990 francs avec en option le pack ‘N-Exclusive’ qui comprend notamment la connectivité, le cuir, le réglage électrique des sièges, et nombre d’autres accessoires utiles pour la somme de 4’910 francs supplémentaires.
conception, comportement, rapport équipement / prix
consommation
rayon de braquage