Pour sa 75ème édition, la course de côte St-Ursanne – Les Rangiers se prépare à un duel au sommet entre transalpins.
Notons d’abord et au passage, que le comité a choisi deux figures régionales du sport motorisé pour assurer la promotion de l’événement. A savoir Alain et Jean-François Chariatte frères au civil, qui se retrouvent placardés sur les murs d’ici et d’ailleurs sous forme d’affiche officielle (image de Une)… Au plan sportif, le dicton qui prétend que «la vengeance est un plat qui se mange froid» pourrait bien être de mise sur le tracé. Dépossédé de son bien, autrement dit du record, l’an dernier lors de la seconde montée, le roi actuel des Rangiers Simone Faggioli a promis de revenir pour se venger. Gageons, toutefois, que son compatriote Christian Merli, nouveau détenteur du chrono de référence (1’41’’530) et actuellement largement en tête du classement européen provisoire, n’entend pas se laisser faire sans lutter… Autrement dit, la recherche d’un prestigieux record sur l’une des pistes les plus réputées, mais aussi parmi le plus dangereuses du circuit montagnard, pourrait bien avoir des airs de duel à l’Italienne.
Mais ce n’est pas là l’unique intérêt de cette manche jurassienne inscrite au championnat continental depuis 46 ans puisque les plus observateurs, et intéressés, des observateurs verront passer quelque 200 pilotes dans les différentes catégories. Et que, logiquement, chacun tentera d’être le meilleur à son niveau. De quoi assurer le spectacle, samedi lors des essais, mais aussi et surtout dimanche avec les manches de course. Vainqueur à sept reprises, dont 2017 même si privé de record, Simone Faggioli pourrait dimanche devenir le pilote le plus titré sur les 5’180 mètres du parcours des Rangiers. Pour mémoire, il détient actuellement le plus grand nombre de victoires à égalité avec le Suisse Fredy Amweg. Suivent les Français Marcel Tarrès (6) et le regretté Lionel Régal (5)…
Pour encore mieux célébrer un 75ème anniversaire qui n’en est d’ailleurs pas un puisque les archives de la course ne comptent que 71 classements, les organisateurs ont mis les petits plats dans le grands. Même empêchés de rouler en rond par les CFF et leurs travaux estivaux qui se termineront dimanche soir (!) [En résumé les trains sont remplacés par des bus qui devraient passer plusieurs fois chaque heure à la gare de St-Ursanne] les responsables se sont battus becs et ongles pour faire de ce millésime 2018 un cru de haute tenue. Une seconde tribune a été construite au spectaculaire passage des Grippons, le prix d’entrée a été revu à la baisse (Fr. 25.- pour le week-end / enfants jusqu’à 18 ans gratuit), sans compter les bus-navettes. Tout cela, et bien plus encore si l’on inclut les glissières de sécurité, le nouveau revêtement et autres infrastructures pour un budget de 440’000 francs. «Que nous devrions arriver à couvrir grâce à nos nombreux sponsors et donateurs», explique le président Jean-Claude Salomon qui espère aussi que les spectateurs viendront en nombre. Certes le décompte sera très éloigné de celui des années 60 ou 70 lorsqu’ils étaient plus de 30’000 à faire le déplacement pour voir monter quelques grands noms de la F1 (Clark, Siffert. Laffite ou encore Surer). Mais les temps changent, mon bon Monsieur… Mais le spectacle reste sommes-nous tenter d’ajouter. Celui des différents bolides en course évidemment, mais pas seulement. L’opportunité de pourvoir côtoyer les pilotes et leurs engins est aussi de mise, comme d’ailleurs les images quelque peu anachroniques de ces voitures aussi modernes que sophistiquées qui traversent la bourgade de St-Ursanne sur les pavés et en empruntant les portes ou ponts historiques. Décalage d’un temps que les moins de vingt ans…

Signalons encore qu’une application pour smartphones est disponible, mais que la fréquence FM 91.8 n’a pas été oubliée pour autant. Et, ah oui, autre nouveauté à ne pas négliger, les organisateurs ont signé un partenariat avec le TCS pour le dépannage… Et les membres du Club bénéficient d’un rabais de 10.- francs sur le prix d’entrée. Pas mal, non? D’autant plus que la météo semble vouloir, elle aussi, célébrer ce 75ème anniversaire sans trop faire de caprices…
Crédit images: sites les Rangiers + Merli