Première réalisation purement DS, le SUV ‘premium’ de la marque française veut lutter dans la cour des grands venus d’ailleurs…
Un jour en 2009, année de son 90ème anniversaire, Citroën décidait d’utiliser le sigle «DS» porté entre 1955 et 1975 par les modèles aussi luxueux que mythiques de la marque aux chevrons, pour servir d’étiquette à une famille complète de voitures premium, ou haut de gamme si vous préférez… Du coup ‘DS’ devenait «Distinctive Series» ou série spéciale en français dans le texte et s’appliquait principalement à trois modèles, C3, C4 et C5 qui prenaient l’identité de DS 3, DS 4 et DS 5. Un autre jour, en 2014, ‘DS’ devenait une marque à part entière du groupe PSA et se présentait sous sa nouvelle identité, et pour la première fois, au salon de Genève en mars 2015. Reste qu’à l’époque, les voitures badgées ‘DS’ étaient encore des Citroën revues et corrigées… Ce qui, en passant, n’enlevait rien à leur charme un peu plus sophistiqué.
Aujourd’hui DS se vend particulièrement bien en Chine et les concepteurs de la marque ont créé leur tout premier véhicule hors des chemins battus par Citroën. Le DS 7 Crossback, SUV haut de gamme, a fait sa première sortie publique à Genève encore, mais en 2017. Selon certains, il était d’abord destiné au marché chinois sur lequel DS s’est solidement implanté. Mieux même puisqu’une collaboration avec deux sociétés indigènes permet à PSA d’assembler et de distribuer ses DS sur le territoire de l’Empire du milieu. Mais trêve de blabla, passons à la découverte du DS 7 Crossback.

«Charismatique, musclé et sensuel» sont les termes du catalogue pour désigner ce SUV également qualifié par ses pères «d’élégant et de subtile mélange de raffinement et d’excellence». Pour ce qui nous concerne, le premier contact avec DS 7 Crossback nous a laissés plutôt admiratifs. Le véhicule mis à notre disposition était de couleur brun cuivre, officiellement appelée «or byzantin». Une livrée qui, à notre goût, lui convient particulièrement bien. Mais ce n’est pas tout, une fois la portière ouverte, un «ouah» d’admiration nous a échappé tant l’intérieur, plus particulièrement à l’avant, est sophistiqué, précis, aguicheur et surtout abouti jusque dans les moindres détails. Tout y est disposé et dessiné avec cette forme de losange et ses incrustations métalliques récurrentes. Incontestablement de la belle ouvrage!
Avant de prendre la route, précisons encore que ‘notre’ DS 7 était motorisé par le bloc diesel 2.0 qui développe 180 chevaux. Les réglages personnels effectués et enregistrés, il est temps de mettre le contact… Presser la touche placée en hauteur au centre de la planche de bord et qui, en délivrant le moteur, fait aussi apparaître la montre rectangulaire du meilleur effet et signée par l’horloger français B.R.M. Linéaire et épuré, le levier de vitesse ne s’embarrasse pas de fioritures… Il permet d’actionner les positions ‘D’ vers l’avant ou ‘R’ vers l’arrière, point barre. Lorsque la voiture est parquée, l’électronique enclenche le frein. Le principe n’est certes pas nouveau, mais colle parfaitement à l’ambiance du DS 7. Ce dernier, se fait également assez rapidement remarquer par la qualité de son isolation phonique… Pas ou très peu de bruits d’air ou de roulement, un moteur parfaitement discret, des suspensions qui filtrent bien les moindres aspérités de la chaussée… Un pur bonheur!

Les qualités routières de ce SUV disons quelque peu imposant sont au diapason de sa carrure. Impeccables sur autoroutes ou autres rectilignes, elles souffrent d’une légère lourdeur sur tronçons sinueux. Sans que le comportement ne devienne désagréable, juste quelque peu pataud… Pour le reste, tout est impeccable… La planche de bord est aussi agréable que fonctionnelle, les instruments sont clairs, les sièges aussi confortables que les fauteuils de bien des salons, l’habitabilité semble sans limites. Juste parfait!
Seuls deux points, peut-être des détails pour certains, nous ont légèrement surpris, ou interpellés si vous préférez… Le premier, c’est la position ‘cachée’ de la commande de régulateur et limiteur de vitesse que les concepteurs du DS 7 Crossback ont placé sur la colonne de direction, sous le volant… Une position tout sauf intuitive… Le second, c’est la surface du coffre à bagages qui semble disproportionnée par rapport à l’ensemble. «Ce véhicule est génial, dommage que le coffre soit si petit», nous faisait remarquer un ami qui a craqué pour le look du DS 7 et son équipement.
Abordons pour conclure les choses qui souvent fâches, à savoir la consommation et le tarif. Et disons d’emblée que le premier élément de notre conclusion n’a rien, mais alors rien du tout, de problématique. Certes DS annonce une gourmandise de 4.9 litres par tranche de 100 kilomètres, et notre calcul s’est arrêté sur 5.5 litres après un millier de bornes. Mais, pour une voiture du genre qui accuse 1.5 tonne sur la balance, les quelques décilitres de différence sont, sans conteste, acceptables. Chapitre tarif, maintenant, DS affiche son DS 7 Crossback au prix de base de 43’050 francs (PureTech 180/essence/aut.) et la fourchette va jusqu’à 50’350 francs au gré des modèles choisis. Exemple parmi d’autres, notre DS 7 de test était un BlueHDi 180 automatique, en finition dite ‘Be Chic’ qui figure au tarif pour 46’250 francs. Avec une liste d’une douzaine d’options dont «l’inspiration DS Opera» (8’000.- francs) son prix atteignait finalement 69’870 francs.
C’est bien connu, et bien logique serions-nous tentés d’ajouter, le luxe à son prix et sincèrement celui du DS 7 Crossback n’a rien d’usurpé.