Sur le circuit du Nürburgring, Porsche et Audi ont mené le bal de la 4ème manche du championnat du monde d’endurance (WEC).
Après ses déboires du Mans, Toyota était attendu au contour lors du retour en piste des protagonistes du WEC… Malheureusement pour Sébastien Buemi et ses coéquipiers, l’écurie japonaise est restée très en-deçà des espoirs de «vengeance» exprimés par certains. Dès les essais libres, le pilote suisse exprimait sa crainte de ne pas posséder la voiture idéale pour cette course allemande. «… Nous avons beaucoup travaillé, mais il reste du chemin à faire pour avoir les bons appuis. Ici, nous pourrions rencontrer quelques problèmes, mais nous serons mieux sur les prochains tracés…» A son habitude, Buemi ne faisait pas dans la langue de bois. Les qualifications comme la course allaient confirmer ses craintes.
Demi-surprise, les Audi avaient retrouvé un bel allant et dominaient les qualifications. Sur la #7, Marcel Faessler et André Lotterer se payaient le luxe d’une superbe pole, devant leurs coéquipiers de la #8… La première ligne de la grille était celle des anneaux. La deuxième revenait à Porsche, bizarrement en retrait. La #1 des champions du monde en titre (Webber-Hartley-Bernhard) précédait la #2 des leaders actuels du championnat (Jani-Dumas-Lieb) suivaient les deux Toyota et les Rebellion. Grise et humide à souhait, la journée de samedi était bouclée, restait à espérer que dimanche, jour de course, serait plus clément, pour ce qui était de la météo, du moins.

Le départ voyait les deux locataires de la première ligne s’élancer en tête. Ces Audi-là, Monsieur, semblaient en fine forme, leurs pilotes aussi. Les Porsche jouaient les chasseurs, les Toyota devaient se contenter de limiter les dégâts. Après une première chaleur pour la voiture #1 qui évitait de justesse l’accrochage, venait un vrai coup de semonce pour le camp de Stuttgart. Une fois n’est pas coutume Neel Jani commettait une légère erreur d’appréciation en bout de ligne des stands et partait en tête-à-queue sous la tribune Mercedes… Avertissement sans frais! Si ce n’est quelques précieuses secondes de perdues. Marcel Faessler et ses petits camarades dominaient les débats. La seconde Audi suivait le mouvement et Timo Bernhard jouait les trouble-fête en mettant une pression d’enfer… Au terme de la 1ère heure et après les ravitaillements, c’est la Porsche #1 qui pointait en tête. Soixante minutes plus tard, la bagarre faisait toujours rage à tous les étages. En tête de peloton, c’est Mark Webber et la Porsche #1 qui menaient la danse devant les deux Audi… A mi-course, la stratégie faisait la différence… Rentrée alors que les drapeaux jaunes étaient agités pour un «full course yellow», la Porsche #2 ressortait des stands devant tout le monde avec Neel Jani au volant. Tout semblait jouer en faveur des voitures blanches et noires… La 4ème heure était toujours aux couleurs Porsche, les Audi n’étaient pas loin mais semblaient s’essouffler quelque peu… Les récents vainqueurs des 24H du Mans (Jani-Lieb-Dumas) roulaient vers la victoire… Mais ça c’était avant… Avant que Marc Lieb ne commette l’erreur de chez erreur en se montrant trop pressé de dépasser une GT. « Le trafic était particulièrement dense, c’est l’une de ces situations qui nécessitent une prise de décision rapide qui peut s’avérer aussi bonne que mauvaise… J’espérais que le pilote de la Porsche GT me laisserait un peu de place, mais… Dommage, nous avions tout pour gagner. » Résultat: Accrochage, perte de temps, enquête des commissaires, pénalité… Ressorti des boxes entre les deux Audi, dans l’ordre 8 et 7, Neel Jani attaquait Loïc Duval mais se trouvait sous la menace d’André Lotterer… Bagarre d’anthologie à la clé… Bousculade, freinage tardif, intimidation, tous les ingrédients d’une vraie lutte à la mode WEC et entre deux super pilotes étaient de mise. Reste que d’autres voitures occupaient aussi la piste, Lotterer passait, Jani freinait et la LMP2 mêlée à la passe d’arme accrochait l’arrière de la Porsche à la chicane… Extracteur endommagé, pièces sur la trajectoire… Drapeau noir pour la Porsche #2… Changement de la partie postérieure… Nouvelle perte de temps et… Une 4ème place en prime. Devant les petits camarades de la Porsche #1 caracolaient en tête, suivis des Audi… Puis des Toyota… Puis de la Rebellion #13… Paroles de Neel Jani: « Après avoir purgé la pénalité je me suis retrouvé en sandwich entre les Audi… C’était juste impossible de les dépasser sur les lignes droites… J’ai tout essayé, sans succès… Mais, une 4ème place est mieux que rien, nous prenons de bons points pour le championnat… »

En LMP2, l’Alpine A 460 # 36 (Menezes-Lapierre-Richelmi) s’impose au terme, là aussi, d’une belle bataille… Chez les LMGTE, Bruni et Calado (Ferrari #51) remportent la catégorie Pro, alors que Dalla Lana-Lamy-Lauda (Aston Martin #98) en font de même dans la division AM.



Au championnat, Neel Jani et ses collègues de la Porsche #2 gardent la tête avec 106 points, ils précèdent Di Grassi-Duval-Jarvis (Audi #8) qui comptent 73 unités. Le trio de la Toyota #6 (Kobayashi-Conway-Sarrazin) est 3ème avec 62 points.



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