A deux courses du terme de la saison, Louis Delétraz prend le pouvoir… Déjà meilleur rookie, il pourrait aussi être champion…
Sur le circuit de Jerez (Espagne), la cote de Louis Delétraz a connu des hauts, des bas et plus si entente… Lors des premiers essais libres, le jeune pilote genevois semblait largué… Il pointait au 8ème rang alors que Dillmann, son principal rival, était 3ème… En seconde instance, Delétraz ne faisait pas mieux, mais Dillmann chutait au 13ème rang…
Lors des qualifications, le Genevois s’installait en 2ème ligne (4ème chrono) alors que le Français (7ème) ne parvenait pas à accrocher le bon wagon… Et venait la course, première du week-end, et oh combien importante pour les deux candidats au titre… Une course disputée, acharnée durant laquelle Delétraz faisait étalage de son talent et tirait le meilleur des opportunités qui se présentaient devant le nez de sa monoplace. Il se battait comme il sait le faire, incisif et agressif, juste ce qu’il faut… Mais reprenons… Dillmann prenait un excellent départ, il s’installait rapidement dans le top 5 alors que Delétraz avait perdu deux places et se retrouvait aux basques de son adversaire… Dillmann P5, Delétraz P6… Le duo devenait duel après vingt grosses minutes de course. Delétraz se faisait pressant… Dillmann défendait sa position… Puis le pilote de la Fortec No 1 prenait la corde dans un virage que le Français abordait un peu trop au large… Dillmann refermait et patatras… Les deux voitures se touchaient, Delétraz poursuivait son chemin, Dillmann s’enfonçait dans le gravier. La suite, ce sont les commissaires sportifs qui allaient la décider en infligeant une pénalité disons pour le moins très discutable à Louis Delétraz… Juste histoire de la placer hors des points…
Restait à voir comment les deux protagonistes de cet épisode à l’épilogue extra-sportif allaient digérer et surmonter l’histoire pour se remettre en baquet le dimanche… De toute évidence et même à côté de la piste, Delétraz est plus solide que Dillmann… A l’heure de la messe, Louis enfonçait le clou lors de la seconde séance de qualifs en décrochant une pole position disputée de chez disputé, puisque Aitken s’appropriait le 2ème temps à 3 millièmes de Delétraz. Dillmann échouait au 13ème rang… Mais au sortir de la grille, c’est Orudzhev qui au bénéfice d’un départ canon sautait de la 5ème place à la 1ère place et prenait le commandement… Delétraz était à l’affût mais sans sembler réellement en mesure d’aller chercher son camarade russe… Ou alors juste conscient que 18 points étaient mieux que rien sur un coup de poker? Course sage et prise de pouvoir à la clé! Joli! Paroles de Louis Delétraz: « Admettons-le, ce week-end était bizarre… Depuis vendredi j’étais bien, j’avais de bonnes sensations et une bonne vitesse en piste… Samedi, j’ai fait une bonne course avant cet accrochage et la pénalité…. J’étais fâché, mais il s’agissait d’oublier rapidement et de se remotiver pour la suite… Dimanche, je voulais absolument faire la pole et me battre en course pour la victoire. Au final, même si j’étais rapide, je n’ai rien pu faire contre Orudzhev même notre stratégie de retarder le pit-stop n’a pas porté ses fruits. »
En fin de semaine, le peloton des V8 3.5 se retrouve une dernière fois du côté de Barcelone. Louis Delétraz (200) arrive dans la capitale catalane avec un petit point d’avance sur Dillmann (199) et 25 sur Vaxivière… Il reste 50 unités en jeu… Bonjour l’ambiance!
Reste qu’un sentiment ne résiste pas à l’analyse… En cette fin de saison Delétraz semble remonté à bloc… Il est globalement bien supérieur à ses adversaires et quand nous utilisons ‘globalement’ nous associons le mental à la conduite… De quoi imaginer sans forfanterie un Suisse de moins de 20 ans sur la plus haute marche du podium de V8 3.5… Sympa, non?

Crédit images: site F V8 3.5