En Chine, Toyota a été presque aussi efficace qu’au Japon… Mais Porsche a gagné…
Globalement, le premier élément à retenir de ce week-end chinois est l’attribution du titre constructeur à Porsche. Mais d’accord, tout le monde ou presque s’en moque comme de sa première chemise… Alors passons aux choses sérieuses. Dans le contexte, deux ou plutôt trois choses doivent être soulignées… Un, la Porsche #1 a dominé les débats et remporté son 4ème succès de la saison. Deux, Toyota tient une forme exceptionnelle et doit se contenter des accessits uniquement par la faute d’un mauvais choix tactique en début de course, auquel s’ajoute un soupçon de poisse avec la crevaison de la #6 dans le dernier tiers de la course. Trois, Audi s’est complétement vautré, la Porsche #2 aussi.
Mais reprenons dans le détail. Liquidons en préambule le cas Audi… Après l’annonce de son retrait du WEC en fin de saison la marque aux anneaux n’a pas semblé au mieux, le moral des troupes non plus… Jusque-là c’est parfaitement compréhensible… Ce qui l’est moins, c’est l’accrochage des deux voitures sœurs alors que l’un des équipages pouvait encore jouer le titre. Heureusement, le Dr Ulrich n’a plus trop de cheveux à arracher.
L’autre élément, aussi troublant que récurrent depuis le Mans, est l’incapacité totale de la Porsche #2 à se mêler aux meilleurs… Certes, même s’il est bien gardé ce n’est un secret pour personne, l’ambiance au sein du trio Jani-Dumas-Lieb n’est pas au beau fixe. Qualificatif que le dictionnaire placerait dans la rubrique des euphémismes. Depuis sa victoire au Mans, la seconde Porsche n’a plus connu les honneurs, n’a plus vu un podium de près, n’a plus figuré dans les chronos de référence des qualifs… Et ce ne sont là que quelques exemples de l’incapacité des candidats au titre mondial à défendre leur position privilégiée de premiers de classe avec un minimum de panache. Neel Jani, mais aussi Romain Dumas n’arrêtent pas de clamer qu’ils ne veulent pas sortir la calculette. Qu’ils veulent se battre au sommet et décrocher la couronne en gagnant des courses… Voilà qui de toute évidence est plus facile à dire qu’à faire… Quo Vadis dans le garage de la Porsche #2? Mystère!
Dans celui de la #1 et des champions en titre, par contre, tout saemble aller pour le mieux… Le bientôt retraité Mark Webber et ses camarades Brendon Hartley et Timo Bernhard viennent d’aligner une 4ème victoire… Heureusement qu’ils ne sombrent pas comme leur coéquipier. En prenant presque systématiquement les 25 points de la victoire, ils ont privé Toyota et Audi de précieuses unités…
Mais venons-en aux voitures nipponnes. Malchanceuse au Mans, et là encore l’euphémisme est de mise, les ‘Toyotes’ ont relevé le casque… Victorieuses au Japon quinze jours plus tôt, elles étaient parfaitement dans le coup sur le circuit de Shanghai… Seule une stratégie bizarre, vous avez dit bizarre, en début de course a empêché Buemi et ses collègues de s’approprier les deux premiers rangs… Finalement, et en toute logique, la voiture #6 termine au 2ème rang, la #5 au 3ème… Du coup, le trio de pilotes de la première nommée (Stéphane Sarrazin, Mike Conway, Kamui Kobayashi) reste en course pour le titre suprême… Les trois compères sont aujourd’hui et avant l’ultime rendez-vous de Bahrein les seuls à pouvoir encore priver Jani et compagnie du titre. 26 points sont en jeu et l’écart entre les leaders et leurs poursuivants n’est plus que de 17 points…
Plus loin, spécifications techniques et budget obligent, il faut relever la première victoire en catégorie P1 privée de la CLM P1 – AER de Bykolles pilotée par le Suisse Simon Trummer associé à Oliver Webb et Pierre Kaffer… Arrêtée par des problèmes mécaniques, une fois n’est pas coutume, la Rebellion #13 (Alexandre Imperatori-Mathéo Tuscher-Dominik Kraihamer) pointe loin derrière.

En LMP2, après une bagarre de tous les instants, l’Oreca-Nissan #26 (Rusinov, Brundle, Stevens) s’est encore imposée…

Dans la cour des GT, Ford a remis le couvert sorti au Japon et emporté la division LMGTE Pro avec la GT #67 de Priaulx et Tincknell… Récidivistes aussi, Dalla Lana, Lamy et Lauda (Aston Martin #98) ont franchi le drapeau à damiers en tête des LMGTE Am.


Au classement général, Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb (152 points) ont une avance certes confortable, mais loin d’être suffisante dans le contexte actuel… Sarrazin, Kobayashi, Conway (135) semblent parfaitement armés pour jouer les contestataires… Rendez-vous samedi 19 novembre à Bahrein…

Crédit images: archives Suisse AutoMag