Entrée en Blancpain Series en 2014 avec une Jaguar GT3 de conception maison, l’écurie helvétique Emil Frey Racing poursuit l’aventure avec Lexus…
Dans les couloirs de la clinique, pardon de l’atelier, Emil Frey la rumeur n’hésite pas à suggérer que si Jaguar ne s’est jamais investi dans le projet suisse, Lexus y apporte un véritable soutien. Bruits de couloir partiellement confirmé par les responsables de l’équipe qui parle d’un développent ‘maison’ pour la Jaguar… Pour mémoire, ce dernier a commencé en 2012 dans un vétuste bâtiment d’Emil Frey ville, aussi appelé Safenwil. Dès 2014, une Jaguar bleue était engagée en Blancpain Series, puis une seconde venait compléter le plateau…
Aujourd’hui, la toujours petite, mais aussi remarquable écurie privée helvétique est installée dans des locaux flambant neufs de l’autre côté de l’autoroute. Une structure consacrée à l’automobile de compétition, mais pas seulement, et qui comme tous, ou presque, les ateliers du genre est d’une propreté et d’une fonctionnalité quasi hospitalières. D’où le lapsus ‘clinique’. Patron de l’écurie, Lorenz Frey a d’emblée précisé que si les voitures étaient les reines du local, les pilotes y avaient aussi leur ‘petit’ coin. Notamment une salle de fitness à faire pâlir les chaînes spécialisées et un simulateur digne des grandes organisations «… même si nous restons une équipe privée et que nous sommes très loin d’avoir les moyens d’une écurie de F1, par exemple…», a souligné le boss. Mais revenons sur la piste, en pensée du moins, pour parler d’avenir et de compétition.

Après avoir passé PRO en 2016, Emil Frey Racing a certes décroché quelques résultats intéressants, mais sans réellement crever l’écran… La faute, généralement, à de nombreux petits soucis techniques qui sont venus perturber la bonne impression d’ensemble laissée par les deux ‘flèches’ bleues… Aujourd’hui, l’équipe de Safenwil fait un tour de roue supplémentaire vers la fiabilité en choisissant d’oublier quelque peu Jaguar pour lier son destin à Lexus. En l’occurrence deux RC F GT3 qui ont déjà fait quelques tours de piste sans trop de problèmes. «Je dirais même sans le moindre petit souci», martèle Hannes Gautschi coordinateur du projet. Il ajoute: «L’an dernier en championnat GT Open nous n’avons connu aucun ennui mécanique et nous venons de procéder à des tests longue durée durant lesquels la Lexus a tourné durant 24 heures sans sourciller.» De quoi réjouir non seulement les responsables, mais encore et surtout les pilotes. Deux triplettes de personnages aussi rapides qu’expérimentés qui devraient pouvoir exprimer leurs talents sans trop d’arrêts aux boxes pour régler des caprices mécaniques. A savoir: un premier trio composé de l’Espagnol Albert Costa Balboa, 3ème du classement général GT Open en 2017, de l’Autrichien Christian Klien et de l’Allemand Marco Seefried. Un second dans lequel se retrouvent le Monégasque Stéphane Ortelli, le Finlandais Marcus Palttala et l’Autrichien Norbert Siedler. Voilà qui promet, même si les ambitions du chef sont relativement modestes «confrontés à des équipes d’usines, nous sommes déjà très heureux de figurer dans le top dix de courses toujours très serrées et disputées». Discours repris par Albert Costa, mais contredit avec un grand sourire par Christian Klien: «OK, mais si nous pouvons viser le podium nous n’allons pas nous gêner…» A noter que les Lexus seront engagées dans les dix courses du calendrier Blancpain, soit aussi bien en ‘sprint’ qu’en endurance.

Chapitre voiture, remarquons encore que les RC F GT3 sont développées sur la plateforme des modèles de série et participent à des compétitions dans le monde entier… Le moteur est un V8 de 500 chevaux couplé à une boîte séquentielle à 6 rapports. Et ensuite… Mystère et boule de gomme.
Reste que si Emil Frey Racing s’acoquine avec Lexus, la Jaguar n’est pas totalement abandonnée. Une voiture ‘féline’ sera engagée sur quatre épreuves ‘sprint’ des Blancpain Series. A son volant deux pilotes suisses, Alex Fontana et Adrian Zaugg et un Canadien Mikael Grenier. Paroles d’Alex Fontana: «Je me réjouis de cette aventure avec Emil Frey et Jaguar. Excellente en ligne droite et en vitesse de pointe, l’auto est un peu plus ‘dansante’ en courbes, mais le challenge est très intéressant.»
S’il a passé beaucoup de temps à décrire le programme sportif de son équipe, Lorenz Frey a aussi relevé quelques autres détails qui font la différence… Morceaux choisis:
- «Notre nouvelle structure est un véritable centre de compétence. Nous avons créé Emil Frey Driving academy et mettons nos connaissances à disposition de jeunes pilotes, d’écuries et autres groupes. L’ensemble comprend une salle de fitness, un simulateur professionnel et nous assurons aussi le coaching et les plans d’entraînement…»
- «Conçus avec l’avis de nos collaborateurs, ces locaux nous permettent une meilleure réactivité, une plus grande autonomie, une efficacité améliorée et surtout un accroissement des contrôles sur la qualité des pièces.»
- «L’esprit d’équipe a chez nous une consonance particulière. Le team c’est T pour ‘together’ (ensemble), E pour ‘everyone’ (chacun), A pour accomplissement et M pour ‘more’ (plus).»
- Et pour terminer une explication: «contrairement à ces dernières saisons je ne serai pas au volant en 2018, l’entreprise accapare l’essentiel de mon temps et je ne peux pas m’entrainer suffisamment pour être au niveau… Mais ce n’est que partie remise.»
En guise de conclusion, et pour tenter d’être complets, relevons encore que l’équipe Emil Frey Racing compte 55 collaborateurs de treize nationalités.
Crédit images: © Suisse AutoMag
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