Ou lorsque le constructeur coréen joue dans la cour des meilleurs sans en avoir l’air…
Dans le microcosme automobile les solutions hybrides, rechargeables ou pas, sont désormais entrées dans les mœurs. Avec pour raison première l’obligation venue de politiciens et autres technocrates souvent déconnectés de la réalité, mais qui joue la carte de la ‘bonne conscience’ en imaginant sauver la planète. Corollaire: ils fixent des limites pour le moins drastiques aux rejets nocifs des pots d’échappement. De coup, les constructeurs de voitures privées, notamment, se mettent à trouver des solutions pour réduire la consommation moyenne de leur parc. Et chez Kia c’est, entre autres, par le système hybride rechargeable, en anglais ‘plug-in hybrid’, que passe le chemin vers une consommation réduite. Un essai transformé de belle manière avec l’Optima.
Avant d’aborder notre test de la toute dernière génération Optima, rappelons quelques jalons de l’histoire de cette berline aux nombreuses dénominations. En 2000, lors de son lancement, l’Optima s’appelait Magentis sur certains marchés… Mais aussi ‘Lotze’ ou ‘K5’ sur d’autres. L’utilisation générale de son nom actuel date de 2010 avec la refonte complète de ce qui préfigure le haut de gamme chez Kia. Après un premier ‘lifting’ en 2013, l’Optima a été renouvelée en 2015… Et c’est finalement après les vacances d’été 2017 que la dernière évolution de l’Optima Plug-in Hybrid a fait son apparition sur le marché helvétique.

Bon inutile de jouer les timorés, écrivons le tout net, l’Optima SW pour Sport Wagon, break si vous préférez, mise à notre disposition par Kia nous a bluffés. Pas tellement par ses aides à la conduite et sa connectivité à la pointe sur les deux systèmes dominants actuels (Apple et Android) mais bien par des arguments plus proches de la route et de la conduite. Liquidons les préliminaires en admettant, même si le critère est des plus subjectifs, que cette Optima nous a tapé dans l’œil en termes d’esthétique. Oui, elle est belle! Elancée, avec juste ce qu’il faut de rondeurs et d’agressivité, difficile de ne pas céder à ses charmes… D’autant plus que son ramage est en parfaite adéquation avec son plumage, merci Monsieur de La Fontaine. En termes moins poétiques, disons que chapitres confort, plaisir de conduite, tenue de cap, habitabilité, espace de chargement, et… et… l’Optima tient toutes ses promesses. Même sa consommation, un élément souvent discutable, ne donne guère flanc à la critique… C’est dire…
Sur la route aucun soucis si ce n’est le silence de la motorisation électrique qui en ville ou village comme dans les parkings nous a fréquemment mis en délicatesse face à des piétons, disons… peu attentifs. Il faut admettre qu’avec quelque soixante kilomètres d’autonomie branchée à disposition nous avons eu tendance à abuser de la fonction «EV» nous permettant d’économiser le carburant traditionnel… Ce d’autant plus qu’en quelques heures, six ou sept lorsque la batterie est totalement déchargée, cette dernière retrouve l’entier de sa vigueur. Petite précision utile, notre expérience reflète celle d’un automobiliste lambda utilisant la prise électrique domestique située dans son garage. Il y a évidemment moyen d’accélérer la dite recharge avec du matériel plus sophistiqué. En matière d’autonomie électrique Kia se fait d’ailleurs un point d’honneur à souligner que son Optima est première de classe avec des émissions de CO2 de 33 g/km selon le nouveau cycle européen.

Dans le détail mécanique, la nouvelle Optima est motorisée par un bloc essence 2.0 à injection directe (156 chevaux) qui bénéficie du soutien d’un moteur électrique pour offrir une puissance totale de 205 chevaux avec un couple de 375 Nm. La boîte est automatique à 6 rapports. Ces quelques précisions données, revenons à la consommation et avouons que nous avons quelques difficultés à suivre les indications du constructeur en la matière. Il y est question de 1.4 litre/100 kilomètres en cycle mixte ce qui, en réalité, semble plutôt utopique … Il y est également question d’une consommation extra-urbaine de 5.2 litres/100… Chiffre beaucoup plus vraisemblable… Reste que nous avons fait le constat suivant: avec un minimum de rigueur, les déplacements urbains s’effectuent en mode électrique… Lorsque la touche ‘hybride’ est enfoncée, l’électronique décide du type de propulsion et passe sans autre forme de procès de l’électrique à l’essence ou vice et versa. Et à l’ordinateur de bord, la consommation globale après quelque 700 bornes était de 4.6 litres/100 kilomètres ce qui paraît à la fois réaliste et parfaitement correct pour un break dont le poids à vide atteint 1’880 kilos. Sachant aussi que nous l’avons menée par monts et vaux sans trop de ménagement. En conclusion, abordons encore le volet financier. L’Optima figure au tarif Kia pour 50’450 francs, avec deux options possibles, le toit panoramique vitré (+ 1’750.-) et la peinture métallisée (+ 850.-). Et pour mémoire, Kia offre sur tous ses modèles une garantie 7 ans, doublée de Kia Assistance et de la mise à jour des cartes du système de navigation.