Déjà vainqueur à sept reprises sur la montée jurassienne l’Italien a ajouté une 8ème étoile à son casque… Il est désormais seul sur le trône.
Au royaume de la course de côte des Rangiers les rois se sont succédé… A la belle époque, il y avait Jo Siffert (4 victoires / 1965-66-67-68), et les prétendants au trône, Markus Hotz (3 / 1975-77-78) et le Français Marc Sourd (3 / 1979-82-84). Puis est venu un autre Gaulois en personne de Marcel Tarrès qui a détrôné le regretté Jo en 1990 en récoltant sa 5ème timbales (1985-87-88-89-90)… Et s’est solidement installé au sommet de la hiérarchie en récidivant en 1991. Fredy Amweg a ensuite fait vaciller le siège royal en remportant l’épreuve à six reprises (1981-86-94-95-96-97) et il l’a renversé l’année suivante en ajoutant une 7ème victoire à son palmarès. Depuis seul Lionel Régal a fait trembler les tabelles et la couronne en s’imposant 5 fois (2002-04-06-07-08) avant de perdre la vie sur le même parcours en 2010… Vainqueur en 2009, l’Italien Simone Faggioli a ensuite aligné les temps de référence et les victoires depuis 2012 et sans interruption jusqu’à ce jour. Ses 8 étoiles en font le nouveau roi des Rangiers… Chapeau!
Reste que l’an dernier déjà le ‘patron’ a tremblé et s’est vu déposséder du record par son compatriote Christian Merli qui n’a toutefois pas réussi à s’imposer à l’addition des deux manches. Cette année, Faggioli a bénéficié d’un sérieux coup de pouce de Dame Chance pour garder son bien… Mieux encore, la messe était dite au terme de la première montée… D’abord le tenant du titre réalisait un chrono de 1’42.710 avant de s’arrêter quelques mètres après la ligne d’arrivée avec des problèmes de moteur… Info ou intox, mystère… Ensuite, Frédéric Fleury parti juste derrière Faggioli était victime d’une casse mécanique et répandait de l’huile sur plusieurs centaines de mètres… A l’arrivée, les viennent-ensuite avaient tous le même mot à la bouche, «huile, olio, oil» pour expliquer des chronos insatisfaisants. Certains affirmaient même que leurs voitures glissaient dans tous les sens et qu’ils s’étaient fait peur… Résultat: les principaux concurrents de Faggioli, dont Merli, étaient à deux secondes du maître… A la régulière, les carottes étaient cuites. Mais le doute subsistait puisque la voiture du leader semblait faire des caprices…
Mais le suspens ne durait que près de deux minutes supplémentaires lorsque la Norma #39 se présentait sur la ligne de départ… Pas de record, mais un second meilleur temps en autant de manches, et Simone Faggioli s’installait sur le sommet des Rangiers… Merli tout proche en termes de chrono ne parvenait évidemment pas à combler son déficit… Marcel Steiner, loin des deux Transalpins chronométriquement parlant, s’octroyait la troisième marche du podium… Fausto Bormolini et Diego Degasperi complètent un top cinq fortement teinté de vert-blanc-rouge avec quatre Italiens et un Helvètes… Le premier régional est Fabien Bouduban qui après avoir pris la 4ème ligne du classement de la mythique course de Pikes Peak (USA) se classe au 7ème rang des Rangiers. Un autre suisse figure au top dix général, il s’agit de l’Alémanique Robin Faustini. Les amateurs de résultats complets trouvent leur bonheur sous www.rangiers.ch
Au chapitre des anecdotes, notons encore la présence en piste de l’inusable Roger Rey (84 ans) qui participait à la course de côte St-Ursanne – Les Rangiers pour la 53ème et dernière fois « je suis là pour honorer une promesse faite à mon épouse malheureusement décédée il y a une semaine», racontait le sympathique valaisan avec les larmes aux yeux.
Relevons aussi le bonheur de la famille Kilchenmann, en l’occurrence l’inévitable Alphonse et son fils Ivan. «Nous sommes la preuve qu’il est possible de se faire plaisir à moindre frais. J’ai posé un arceau sur la voiture de mon gamin qui traînait sur le parc… Et voilà!». Paroles de papa tout content.

Et ne passons pas sous silence le professionnalisme affiché par les pilotes de pointe dans les différentes catégories qui, à peine arrivé au parc sortent leur thermomètre et relève la température des pneus de leur bolide. Données rapidement reportées sur un précieux petit carnet. Nous en avons même vu qui l’air de rien contrôlait les roues de leurs adversaires, juste histoire de comparer…

Crédit image: © Suisse AutoMag + Gilles Rossel
Et en guise de conclusion faisons un petit tour de piste et de parc au hasard de l’objectif, sans hiérarchie et sans commentaires…
Crédit image: © Suisse AutoMag + Gilles Rossel