Chez Ford, la Focus en tenue sportive va prochainement changer de régime.
La Focus est l’une des berlines compactes les plus vendues au monde depuis son apparition sur les marchés, en 1998, lors du salon de Paris. Et de tout temps, la marque à l’ovale bleu a proposé des versions à la fois ‘vitaminées’ et relativement sages de son best-seller. Le modèle mis à notre disposition était d’un millésime récent, mais pas de dernière cuvée, même si en tenue de gala «race red», autrement dit en série limitée, pour la Suisse. De fait, Ford s’apprête à dévoiler une nouvelle RS sur la base de la 4ème génération de Focus et la production de l’actuelle version a été arrêtée dernièrement… Mais peu importe le flacon… Nous n’avons en l’occurrence pas boudé notre plaisir.
Nous avons donc pris la route avec une Focus RS+, version déjà améliorée d’un différentiel à glissement limité et de quelques attributs esthétiques, dans sa dernière livrée réservée aux helvètes, le «Race red» et disponible à 90 exemplaires seulement. Pour le reste, rien ne change. La Focus RS+, comme la RS, s’appuie sur un bloc 2.3 litres EcoBoost qui développe 350 chevaux et offre un couple de 440 Nm. Il faut, par contre, admettre que, modèle spécial ou pas, la Focus RS a une ‘gueule’ d’enfer… Avec les quelques ajouts inhérents à ce qui devrait être son baroud d’honneur, elle est plus aguicheuses encore… Difficile de passer inaperçu lorsque vous conduisez une telle voiture… Toit, aileron, rétroviseurs vernis de noir, jantes 19 pouces noires, sorties d’échappement, tout est fait pour donner à cette berline des allures de sportive sans concessions.

A l’intérieur aussi, la vocation «racing» est clairement affirmée… Avec un élément surprenant à priori, mais finalement parfaitement acceptable, les sièges Recaro du conducteur et de son voisin immédiat sont fixés sur les rails et ne peuvent être déplacés que vers l’avant ou l’arrière… Impossible de régler la profondeur ou si vous préférez de lever ou baisser l’assise… L’adaptation s’avère de fait un peu plus compliquée qu’avec des réglages tous azimuts, mais une fois la position adéquate trouvée le confort est juste impeccable. Cela dit, le poste de conduite est clair, fonctionnel, bien agencé et permet au pilote d’avoir l’essentiel des informations à disposition en un coup d’œil. A l’exemple des trois petits compteurs posés sur le haut de la planche de bord…
Sur la route, c’est le bonheur total… Tout commence par le son rauque du moteur, ses pétarades lors des accélérations franches, puis vient la conduite avec une tenue de cap exceptionnelle tant en rectilignes qu’en virages. Le train roulant à traction intégrale frise la perfection et ne péjore en rien la maniabilité lors de passages urbains. Il s’agit simplement de savoir rester raisonnable et de rouler ‘sous’ les radars, mais c’est une autre histoire.
Dommage que tout cela s’avère quasi obsolète puisque le modèle testé n’est plus fabriqué et que les mieux informés, voire les plus indiscrets ou blagueurs, annoncent une Focus RS approchant les 500 chevaux pour l’horizon 2020… D’autres, tout aussi bien ‘informés’, parlant de 380 à 400 chevaux… Affaire à suivre.
Reste que quelques exemplaires de la version 2017 sont encore sur le marché en finitions spéciales et que même si le changement est programmé, cette Focus- là reste à considérer. Chapitre consommation disons qu’elle est dans la cible, pour une voiture du genre s’entend. Avec 8.8 litres par tranche de 100 kilomètres, notre calcul était certes un litre au-dessus des promesses du constructeur (7.7), mais sans que cette différence s’avère choquante… Chapitre prix, par contre, Ford n’est pas parmi les plus abordables des constructeurs de berlines à vocation sportive. La Focus RS+ est affichée à 53’600 francs… Avec quelques options notre voiture de test atteignait 56’580 francs.