Au pays des SUV, Honda occupe le terrain avec le CR-V désormais décliné avec un moteur 1.5 ou avec une propulsion hybride…
Précision liminaire. Le texte ci-dessous relatant des essais effectués en hiver est resté ‘coincé’ dans les dédales informatiques… Nous le publions donc en décalage avec les saisons et avec nos excuses pour le retard.
L’été dernier, la famille CR-V a annoncé l’arrivée d’une 5ème génération… Pour mémoire, la première apparition du CR-V date de 1995… Près d’un quart de siècle plus tard, le constructeur nippon propose son best-seller, le CR-V est le SUV le plus vendu au monde, avec de légères mais marquantes retouches esthétiques… La signature lumineuse, les passages de roues, les feux postérieurs en font notamment partie. A l’intérieur, le confort, l’habitabilité et la qualité perçue montent d’un cran, tout comme la sacro-sainte connectivité. Autrement dit, le CR-V s’améliore mais ne fait aucune concession aux qualités qui font sa réputation. Il est toujours aussi stylé, agréable à rouler et spécifique en termes de look.

En fait, les principaux changements se cachent sous le capot. Normes et réglementations obligent, Honda suit le mouvement général et adopte la mode, par ailleurs pas toujours aussi efficace que certains veulent bien l’affirmer, du «downsizing» en français réduction de taille. Une espèce de régime minceur des moteurs sensée limiter la consommation. Dans un premier temps, le CR-V a donc reçu un bloc 1.5 essence turbo déclinaison de celui de la Civic… Il est annoncé à 173 chevaux avec une boîte manuelle, à 193 chevaux avec la transmission CVT. C’est cette dernière version que nous avons l’occasion de tester le temps d’un week-end prolongé et d’un voyage en montagne… Et soyons honnêtes nous n’avons pas hurlé de joie… Le moteur semble chercher son régime en permanence, la boîte suit le mouvement et ça mouline sérieux… En plus la consommation effective était supérieure à 9 litres soit deux de plus que les promesses du catalogue (7.1), avec pour circonstances atténuantes les pneus d’hiver et une météo particulièrement neigeuse. Heureusement, le confort, la maniabilité, l’espace et le sentiment de sécurité dégagé par ce baroudeur sans peurs ni reproches en matière de qualités routières ont fortement atténué l’impression mitigée laissée par le duo moteur-boîte.

Disons que le sacrifice fait aux normes anti-pollution n’est pas évident… Et Honda n’est pas la seule marque à en faire le constat. Remarque qui n’empêche d’ailleurs pas le constructeur au «H» stylisé de remettre le couvert avec une version hybride de son CR-V. Ce dernier est construit autour d’un bloc 2.0 essence couplé à un moteur électrique et doté d’un système de transmission particulier, doux euphémisme. Appelé i-MMD (intelligent Multi Mode Drive) en bref et en français ‘mode de conduite intelligent’ ce principe comprend deux moteurs électriques, une unité de commande, un moteur essence, une batterie et… aucune boîte à vitesse traditionnelle. Si nous avons bien compris les explications de l’ingénieur, les moteurs sont directement connectés aux roues par un embrayage.
Mais trêve de théories… Sur la route, sur la neige, sur le circuit neige et glace des Diablerets aussi, nous avons eu le sentiment que rien ne pouvait prendre notre CR-V 4×4 en défaut… Par contre, une fois encore, nous avons eu la légère impression qu’en montée par exemple, le moteur et la transmission se cherchaient un peu… Notre compagnon de route a posé un diagnostic «c’est un excellent véhicule de plaine». Remarque certes dure, mais pas totalement incorrecte. Chapitre consommation, notre périple sur routes variées nous a permis de constater que le CR-V hybride, équipé de pneus d’hiver et en conditions neigeuses, était parfaitement capable de respecter les promesses de ses concepteurs, 5.5 litres, mais qu’il pouvait aussi largement dépasser les limites… En clair, une montée, une descente, un peu de plat ou de faux plat et l’ordinateur de bord affiche six à sept litres… Une virée un peu plus musclée et la gourmandise passe les dix à douze litres… Mais ne dit-on pas que comparaison n’est pas raison?

En conclusion disons que si le CR-V nous a convaincu par ses qualités intrinsèques, ses nouvelles motorisations nous ont laissés dubitatifs… Mais la version hybride mérite sans aucun doute le détour et un test plus poussé. Affaire à suivre… A propos, n’oublions pas l’essentiel à savoir le portemonnaie. Honda affiche son CR-V 1.5 au prix de base de 37’400 francs (2 roues motrices/173 ch.), il faut compter au minimum 43’700 francs pour la version 4×4… Quant à l’hybride, les amateurs devront débourser 43’900 francs pour un deux roues motrices et 50’200 francs pour la traction intégrale.