Sans surprise Toyota a remporté ses deuxième 24 H du Mans avec la voiture #8 de Buemi qui double la mise et décroche sa 2ème couronne mondiale. (màj 18.06.19/GTE Am)
L’an dernier déjà, les mythiques 24 heures du Mans avaient quelque peu retrouvé les pâles couleurs d’une domination sans partage d’une marque officielle… Cette encore, et même les plus passionnés d’entre nous en conviennent, la mais mise de Toyota sur la catégorie reine (LMP1) a complètement écrasé le suspens… Lorsque les observateurs en viennent à espérer qu’une voiture connaisse des problèmes pour relancer la course, le sport en prend un coup dans l’aile… Mais Toyota a gagné, Alonso aussi et les organisateurs du WEC (championnat du monde d’endurance) sont contents… Sans commentaire! Vu par le bout helvétique de la lorgnette, cette victoire attendue du constructeur nippon est très réjouissante… Elle permet à un pilote hautement considéré, sympathique et éclectique de remporter une deuxième victoire dans la Sarthe et de décrocher au passage une deuxième couronne mondiale après celle de 2014… Il dépasse ainsi Marcel Fässler (2012) et Neel Jani (2016) qui comptent chacun un titre mondial. A noter aussi que sur le podium Sébastien Buemi a échangé sa couronne aux feuilles dorées contre une simple couronne de fleurs par respect pour ses camarades de la voiture #7 «ce qui leur est arrivé est très difficile, ils auraient largement mérité de terminer en tête et j’aurais été très content de finir en P2…» Et Buemi de poursuivre: «c’était une course très compliquée car nous pouvions tout perdre dans l’objectif du titre mondial. Dès le départ, j’ai constaté qu’il était impossible de suivre nos coéquipiers de la #7 et même si nous avons augmenté le rythme au fil des tours ils étaient plus rapides que nous. J’ai l’impression de mériter le titre, mais pas cette victoire.»
Et à part ça, que dire sur cette course de deux tours d’horloge dominée dès les essais et les qualifications par les Toyota… Peut-être que c’est la #7 qui a mené l’essentiel du bal et que la #8 n’a hérité de la première place que dans la dernière heure après une rocambolesque histoire de pneus dégonflés. Alors au volant de la voiture de tête José-Maria Lopez se plaignait d’une crevaison, le garage et la télémétrie contestaient l’affichage du moniteur de la voiture… Mais le pilote argentin s’arrêtait tout de même pour changer de roue… A peine reparti, son écran de contrôle affichait le même message, le boxe assurait qu’après contrôle c’est bien le capteur qui faisait des siennes et que tout allait bien… Mais Lopez pas rassuré faisait un tour, ou presque, au ralenti avant de s’arrêter encore… Du coup, la voiture sœur passait devant et roulait vers la victoire… Une histoire typique «à la Toyota» ou comment un pilote peut être totalement déstabilisé par des éléments extérieurs. Mais revenons au volet suisse avec d’une part les Rebellion repeintes pour l’occasion et qui n’ont pas connu les meilleures 24H de leur histoire… La #3 a été victime de nombreux incidents et accidents, la #1 de Neel Jani & Co n’a pas été épargnée non plus mais s’en est mieux sortie en prenant le 4ème rang final… Pour l’anecdote Rebellion termine au 2ème rang mondial des équipes et Neel Jani au 5ème des pilotes.

En LMP2, Alpine a couronné sa superbe saison en remportant la catégorie. Ferrari s’est imposé en LM GTE Pro et la Ford privée de Keating motorsports en a fait de même en LM GTE Am… Et le trio féminin de Kessel Racing, avec Rahel Frey, a terminé 10ème de la catégorie GTE Am. Après les contrôles techniques la Ford victorieuse a été disqualifiée pour réservoir de carburant non-conforme et c’est la Porsche de Team Project 1 qui a hérité de la victoire.
Crédit images: sites WEC + Le Mans, communiqué Toyota