Après avoir brillé au Valais, Laurent Reuche et Jonathan Hirschi ont illuminé les routes corses et l’ultime manche de l’ERC.
«Mieux vaut tard que jamais», voilà une maxime qui colle parfaitement à la rédaction de ce survol du tour de Corse disputé le week-end dernier. Tant il est vrai que même sur le tard, les exploits, le mot n’est pas trop fort, de Laurent Reuche/Jean Deriaz (Renault) et de Jonathan Hirschi/Vincent Landais (Peugeot) méritent bien que le scribouillard de service s’y attarde.
Tant il est vrai, aussi, que trouver deux helvètes dans le top 12 d’une manche du championnat continental (ERC) n’est pas chose courante. Au final, Reuche tout de régularité pointe au 10ème rang, Hirschi victime d’une touchette et d’une crevaison au terme du premier jour et auteur d’une incroyable remontée, au 12ème. Et même si comparaison n’est souvent pas raison, un rapide calcul permet d’estimer que sans son erreur de la 6ème spéciale, le pilote de la Peugeot aurait terminédevant celui de la Renault et avant la 10ème place… Mais avec des si…
Essayons de reprendre dans l’ordre. Spectaculaire comme à son habitude, mais régulier surtout, Laurent Reuche jouait parfaitement son rôle d’ambassadeur Renault et portait à merveille sa combinaison de ‘vendeur’ de la Clio R3. Sur des routes qu’il ne connaissait pas, et après deux passages de reconnaissances seulement, le champion suisse 2011 a eu besoin de 4 épreuves chronométrées pour se mettre véritablement dans le bain. Après quelques chronos autour du top 20, il a régulièrement figuré dans les 15 meilleurs du peloton dès la 5ème ES. Régularité payante synonyme de 10ème rang général, ponctué par la deuxième marche du podium des deux roues motrices. «C’était très dur, je suis cuit…», lançait le pilote des Brenets à l’heure du bilan.
De son côté, Jonathan Hirschi, toujours novice dans la discipline, a immédiatement pris la mesure de sa tâche et signait dès le départ des chronos dignes du top 15, jusqu’à la dernière spéciale du premier jour, la 6ème du rallye. Avant de s’engager sur ce tronçon désormais maudit, Hirschi figurait à la 11ème place du général. Mais, dure loi de l’apprentissage même si certains chevronnés ne sont pas épargnés, il allait commettre une légère erreur qui provoquait une crevaison et quelques dégâts finalement pas si mineurs que ça… «Le bas de caisse était plié, impossible de mettre le cric. Des spectateurs ont soulevé la voiture pour nous permettre de changer la roue.» Corollaire: cinq minutes d’envolé et une 26ème place générale au terme de la journée. Mais, élément positif s’il en est, l’opportunité de montrer un joli sens de la bagarre à distance et d’effectuer une remontée exceptionnelle, quelques chronos parmi les dix meilleurs et un 12ème rang à la clé.
Terminons ce tour d’horizon helvétique par un clin d’œil tout particulier à un pilote français. En l’occurrence Romain Dumas, coéquipier de Neel Jani sur la Porsche #14 dans le cadre du WEC. Le bonhomme était sur le podium de Shanghai trois jours avant l’ouverture des reconnaissances du tour de Corse. Revenu d’Asie, il a pris un superbe 5ème rang sur l’île de beauté au volant d’une Porsche 997 GT3. Chapeau!
Crédit images: communiqués Renault et HRT