Manière d’assumer ses envies de PROfessionnalisme, Emil Frey Racing engage un pilote de renom.
Dans ce monde où la F1, même souvent ridicule, fait la loi et les colonnes des médias, spécialisés ou non, le nom de Stéphane Ortelli ne représente pas une référence incontestable pour le public dit ‘lambda’. Les, plus ou moins, connaisseurs, par contre, savent que le bonhomme possède une carte de visite des plus sérieuse à l’appui d’un CV plutôt fourni. Le Monégasque Stéphane Ortelli, 46 ans le 30 mars, c’est, entre autres, une victoire aux 24H du Mans (1998 avec Alan Mc Nish et Laurent Aiello sur Porsche); trois titres de champion du monde FIA GT (2002, 2003 et 2013); un titre en Blancpain Endurance Series (2012), un autre en Le Mans Series (2007 / Cat. GT1); une victoire aux 24H de Spa (2003); et globalement quelque 180 podiums dans différentes courses et de nombreux championnats. Autrement dit, à l’inverse de son poids effectif qui le place dans la catégorie des légers, Ortelli c’est du lourd!

Stéphane, vous quittez un statu de pilote officiel chez Audi pour une écurie privée suisse. Autrement dit vous changez de ‘ligue’. Et si je vous disais régression?
C’est certainement la première impression que beaucoup de gens ont, mais je m’inscris en faux contre ce sentiment. Pour moi, c’est un nouveau challenge avec une petite équipe, certes, mais une énorme capacité de réaction et un esprit de famille qui me conviennent. Je suis passionné par ce challenge.
Oui, mais Emil Frey et la Jaguar ce n’est pas Audi et son potentiel reconnu…
Peu importe. Chez Audi, après 7 ans, nous étions arrivé au top du développement, il n’y avait plus grand-chose à changer et à faire bouger. Chez Emil Frey, la structure est plus petite, mais les gens ont du talent, la capacité et la facilité de réaction sont immenses, et les moyens financiers ne sont pas négligeables. Nous sommes au début d’une belle histoire.
Parlez-nous un peu de la Jaguar…
Nous avons réalisé de bons tests, la voiture est rapide. Il y a encore du travail mais je suis très positif… Les changements effectués sur les freins et d’autres éléments permettent d’augmenter la vitesse. Mais ce sera difficile car une bonne voiture de Pro-Am ne fait pas obligatoirement la loi en PRO…
Hormis ce défi, le fait de rouler avec deux jeunes pilotes semble vous motiver. Info ou intox?
Info, sans hésiter. Vous savez, jeune pilote j’ai tout appris chez Porsche avec Bob Wollek… Aujourd’hui, je suis impatient de pouvoir partager mon expérience avec deux garçons de 25 ans et de me mettre à disposition pour les aider à évoluer. Comme je l’ai fait chez Audi avec Nico Muller.
Hormis sur la piste, vous aimez vous mettre en danger en vous confrontant à de nouveaux challenges?
Pour rester sur le même mode, je dirais que le risque et la mise en danger font partie du métier. Si le respect fait partie de vos principes de vie, l’un et l’autre peuvent être maitrisés. En entrant chez Emil Frey Racing je pense plus à mon statut d’homme qu’à celui de pilote.
Mais encore…
Aligner des podiums, voire des victoires pour se forger un palmarès, c’est une chose. Mais se remettre en question pour intégrer une écurie plus modeste aux ambitions solides s’en est une autre. Quatre mots me viennent à l’esprit pour résumer l’ensemble, capacité, jeunesse, volonté et moyens. Ils résument parfaitement l’esprit de la famille dans laquelle je fais mon entrée.
Fernand Raynaud aurait dit «heu…reux»! Mais le personnage de son sketch était cantonnier…
Ma vie est plus trépidante, mais j’en suis parfaitement heureux, aussi. A 46 ans, me voilà au-devant d’une nouvelle saison et d’un superbe défi. Je suis passionné par cette opportunité et heureux de prendre part au succès d’Emil Frey Racing dont l’esprit à la fois familial et sportif me convient parfaitement. Vous savez, quand de belles choses se préparent, il est important d’être de la partie.
Crédit images: Sylvie De Angelis