Après la neige, les protagonistes de la première manche du WEC ont connu une course passionnante qui s’est terminée par… un coup de théâtre.
Dominatrice des débats tant en qualifications qu’en course, l’Audi #7 (Marcel Faessler, Benoît Tréluyer, André Lotterer) a remporté la victoire sur la piste, mais en a été dépossédée sur le tapis vert. «Voiture non conforme au règlement technique», ont affirmés les commissaires. Du coup, c’est la Porsche #2 (photo de Une) de Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb qui hérite d’une victoire aussi bienvenue qu’impossible à aller chercher sur le bitume. Mais…
Reprenons dans l’ordre. Souveraines les Porsche ont dominé les deux premières séances d’essais libres du capot et des roues… Puis venait la première surprise de cette fin de semaine britannique pur jus. La troisième sortie libre des bolides a été perturbée par… la neige! Eh oui, la neige. Corollaire: séance annulée! A ce moment là la question était sur toutes les lèvres… Et si les flocons perturbaient les qualifications? Réponse: la pluie oui, la neige non! Conditions extrêmes, piste détrempée, un contexte qui convenait moins aux Porsche et faisait ‘le beurre’ des Audi… qui squattaient la première ligne de la grille, (loin) devant les deux Porsche et les deux Toyota.
Restait à se préparer pour les six ‘petites’ heures de course du dimanche et à espérer, une fois encore, que la météo ne se montre pas trop capricieuse. De fait, c’est sous le soleil qu’était donné le départ et qu’allait se dérouler la course… Ouf! Les éléments extérieurs ne perturberaient pas la bagarre qui s’annonçait somptueuse avec des Audi ‘retrouvées’, des Porsche toujours en forme et des Toyota remises à niveau… Promesses de LMP1 que s’apprêtait à tenir chacun des protagonistes du plateau dans sa catégorie respective. Spectacle garanti!
Et les amateurs d’émotions fortes n’étaient pas déçus. Profitant de leur position en tête de grille les Audi partaient logiquement en tête de peloton… La Porsche #1 des champions du monde en titre (Webber-Hartley-Bernhard) faisait le forcing et prenait le pouvoir avec Webber aux commandes… Mais ça, c’était avant. Avant qu’Hartley, un peu, beaucoup distrait sur ce coup, ne s’accroche à une Porsche 911 qu’il dépassait, ou pensait avoir dépassé. Résultat: une impressionnante cabriole heureusement sans dégâts humains et deux voitures détruites. C’est alors Neel Jani qui prenait brièvement l’ascendant, mais les Audi poussaient… Puis, la 8 devait abandonner sur ennuis mécaniques… La Toyota #5 de Sébastien Buemi aussi connaissait des problèmes… Reléguées en fond de grille pour diverses raisons, les Rebellion effectuaient une remontée aussi spectaculaire que logique…
Et l’Audi #7 dominait les débats. Jani se rapprochait. A une heure du terme il était à 5 ou 6 petites secondes… Au passage, il signait le meilleur chrono en course (1’40.303)… La tension était dans l’air… Jusqu’à ce double arrêt de la Porsche #2 pour changer et rechanger de pneus. Le compte à rebours continuait et l’écart était alors de plus de 40 secondes. Marcel Faessler passait le drapeau à damiers en vainqueur, Jani était 2ème et la Toyota #6 (Conway-Sarrazin-Kobayashi) complétait le podium.
Quelques heures plus tard, la sentence des commissaires tombait. Techniquement non conforme l’Audi #7 était exclue… La Porsche #2 héritait de la première place, la Toyota #6 de la 2ème et la Rebellion #13 complétait le podium général. Reste que la décision prise dans les garages est provisoire, tout comme d’ailleurs la modification du classement. Audi, respectivement le team Joest qui fait rouler les voitures, a fait appel. C’est le tribunal du sport qui doit désormais trancher… Affaire à suivre!
Egalement très serrée, la lutte des LMP2 a été remportée par la Ligier (RGR Sport by Morand) #43 de Senna-Albuquerque-Gonzalez)…
En LMGTE Pro, la Ferrari 488 de Rigon et Bird s’impose, alors qu’en LM GTE Am Perrodo-Collard-Aguas terminent en tête avec leur Ferrari F458.
Crédit images: a / Suisse AutoMag