Grossier, le résumé des 6 heures de Spa pourrait faire état des problèmes rencontrés par les gros bras…
Heureusement, la deuxième course du calendrier du championnat du monde d’endurance (WEC) ne s’est pas limitée à observer les garages des marques officielles. Comme le veut l’habitude, la course a été passionnante à tous les étages du peloton. Tant chez les LMP1, que chez les plus ‘petites’ LMP2 ou encore dans les catégories LMGTE les pilotes s’en sont donné à cœur joie pour assurer un spectacle de tous les instants. Certes la mécanique, mais quoi de plus normal en sport motorisé, s’est montrée plus ou moins capricieuse. Mais à l’image de l’équipage de la Porsche #2, les protagonistes ont fait face avec brio.
Lors des essais libres Porsche avait partagé les chronos de référence avec Toyota. En qualifications, le marque de Stuttgart s’était adjugé la première ligne de la grille… Mais là n’est pas le plus important lorsque 6 heures, ou plus de mille kilomètres restent à parcourir. Partie en trombe, les Porsche #1 et 2 semblaient s’envoler vers une domination de tous les instants. Parmi les observateurs certains pariaient toutefois sur Toyota envers et contre tout. Explication: les constructeurs doivent faire un choix de pneumatiques, ou une commande si vous préférez, bien avant le rendez-vous sur la piste. Et seule l’écurie nippone avait alors parié sur une météo clémente et des gommes moins tendres que ses adversaires. Admettons au passage que parier sur un ciel limpide à Spa était chose osée… Mais…

Au terme de la première heure de course, Toyota confirmait la justesse de son choix en pointant en tête. Il faut préciser aussi que les Audi, comme les Porsche n’avaient pas été épargnées par les soucis. Il n’empêche, Toyota, en l’occurrence la #5 de Sébastien Buemi & compagnie menait le bal et le menait bien. Le tiercé de tête se complétait alors de la Porsche #1 et de l’Audi #8…
Au passage de la deuxième heure, Toyota plaçait ses deux voitures sur le podium provisoire… La Porsche de Webber & Co comme l’Audi de Marcel Faessler avaient disparu dans les profondeurs du classement. Le tiercé s’articulait: 5 – 8 – 6 en clair Toyota – Audi – Toyota. A la mi-course, on prenait les même et on recommençait… En mal de système hybride «nous avons perdu 400 chevaux après trente minutes de course», précisait Neel Jani, la Porsche #2 pointait dans le quarté…

Puis la Toyota #6 connaissait à son tour quelques problèmes et de manière totalement inespérée Jani, Lieb et Dumas montaient sur le podium de la 4ème heure. L’Audi de Faessler était revenu au 6ème rang, juste derrière les Rebellion qui occupaient alors les 4ème et 5ème places, dans l’ordre #13, #12. Nouveau coup de théâtre dans le cinquième heure. La Toyota #5 de Buemi crachait un panache de fumée et le verdict était d’une évidence absolue… Panne moteur! Di Grassi, Duval et Jarvis (Audi #8) héritaient d’une première position aussi miraculeuse qu’improbable… Même constat pour Jani et ses compères qui malgré leur sérieux problème de motorisation se retrouvaient à la 2ème place. Et, une fois encore après Silverstone, la Rebellion #13 (Alexandre Imperatori, Matheo Tuscher et Dominik Kraihamer) montait sur le podium général… Mais il restait 60 minutes au décompte temporel…


Comme par miracle la poisse ambiante omniprésente jusque-là semblait avoir abandonné son combat et, en LMP1, les places ne changeaient plus… L’Audi #8 décrochait la timbale, la Porsche #2 sauvait les meubles et Rebellion avec la #13 se parait d’une nouvelle médaille de bronze…
En LMP2, la lutte était somptueuse aussi. Au début, elle opposait principalement deux Oreca Nissan, la Manor #44 et la G-Drive #26 et une Alpine, la Signatec #36… Puis la Ligier #43 de l’écurie suisse Morand s’en est mêlée… Au final, c’est l’Alpine qui était victorieuse et précédait la Ligier #31 et l’Oreca #45… L’autre Ligier, celle du team RGR Sport by Morand, terminait 4ème.

En LMGTE Pro, la Ferrari 488 #51 a passé l’ensemble, ou presque, des 6 heures aux avant-postes, suivie par l’autre 488 portant le #71… Et c’est finalement cette dernière qui s’est imposée. Chez les GTE AM, la victoire revient à l’Aston Martin #98.


Au classement général du championnat, Neel Jani et ses collègues de la Porsche #2 occupent la première place avec 43 points. L’équipage de la Rebellion #13 (Imperatori, Tuscher, Kraihamer) est en 2ème position avec 30 unités et les pilotes de l’Audi #8 (Di Grassi, Duval et Jarvis) complètent le tiercé et comptent 25 points.
Crédit images: Suisse AutoMag