Entre berline à grand coffre et tout-chemin compact et polyvalent, le cœur du Honda HR-V balance…
A l’usage, difficile de savoir réellement quel segment attribuer au Honda HR-V… Il a certes l’allure d’un petit tout-terrain, mais ne l’est pas vraiment avec ses deux roues motrices à l’avant… Il possède l’espace de chargement d’un break, mais se veut tout de même plus tourné vers une position de conduite ‘en hauteur’ et un comportement de SUV… Finalement laissons à chaque utilisateur la liberté de choisir dans quelle catégorie il veut intégrer son véhicule, qui plus est si ce dernier est un HR-V. Rappelons au passage qu’avec Suzuki (Vitara) et Toyota (RAV4), Honda a été l’un des précurseurs du segment des ‘crossover’ en lançant son HR-V en 1999… Pour ensuite abandonner sa production en 2006 et la relancer en 2015.
A l’époque franchement rock’n roll, affublé même du surnom de «Joy machine», le HR-V se veut désormais assez sage. Il est, comme on dit, ‘entré dans la norme’. Esthétiquement plutôt réussi à notre goût, le SUV compact de la marque au ‘H’ stylisé se veut, selon ses pairs, le digne remplaçant du regretté break Accord désormais disparu des vitrines. «Les clients qui veulent de la place pour leur bagages choisissent le HR-V», expliquait Lionel Zimmer, responsable de la communication Honda Suisse lors d’une conférence de presse. Le décor est planté. Honda a fait son choix et offre à ses fidèles une alternative fort intéressante entre Civic et CR-V. Plus spacieux que la berline, le HR-V est aussi moins typé ‘baroudeur’ que son grand frère, véritable 4×4. Mais cela ne l’empêche pas de proposer un confort et une habilité à la hauteur des attentes des esprits les plus critiques. Honda va plus loin encore avec sa présentation et parle de «lignes audacieuses d’un coupé et de stature rassurante d’un SUV». Avec une modularité au sommet de son art grâce, notamment, au système dit «sièges magiques» cher au constructeur nippon.
Au volant le doute, ou le dilemme si vous préférez, entre break et SUV s’efface très rapidement. Il suffit de parcourir quelques dizaines de kilomètres pour se rendre compte que le HR-V a les indéniables qualités et de l’un et de l’autre… Son comportement routier très neutre lui permet de jouer les berlines à grand coffre… Son habitabilité, sa position d’assise et ses dimensions généreuses sans être exagérées lui confère un style plus ‘crossover’. Alors arrêtons de réfléchir et profitons de rouler en toute sécurité grâce aux nombreuses aides à la conduite, même si, il est bon de le rappeler dans le contexte actuel, seul le conducteur est légalement responsable de ses actes. Cela dit, il est vrai que nous avons apprécié la docilité et la maniabilité de ce HR-V tant sur autoroutes que sur tracés plus sinueux… Et nous n’avons guère boudé notre plaisir avec quelque 2’600 kilomètres au compteur lors de notre test.

Pour la précision des faits, relevons que le HR-V mis à notre disposition était motorisé par un bloc diesel de 1.6 litre et 120 chevaux couplé à une boîte manuelle à six rapports. L’ensemble nous a convaincu non seulement par sa puissance très rarement prise en défaut, mais encore par sa souplesse (300 Nm) et par la précision de la commande de boîte assurée par un petit levier qui limite considérablement le débattement. Au carnet des doléances, force est de penser à la consommation. Sans être catastrophique, loin de là à notre sens, elle s’est tout de même affichée un litre au-dessus des promesses du catalogue… Avec pour circonstances atténuantes une monte en pneus d’hiver qui n’est pas des plus favorable pour une gourmandise raisonnable. Reste que, n’en déplaise à certains, ce léger écart avec les dires du constructeur ne nous a pas semblé rédhibitoire d’autant plus que le HR-V assume parfaitement les différentes exigences de son conducteur et ne rechigne jamais devant les différentes missions qui lui sont confiées.
De fait, le seul élément réellement gênant, par ailleurs plus perturbant que grave, est le manque de synchronisation entre les systèmes de reconnaissance des panneaux de signalisation (TSR) et de navigation. Les deux vedettes de cette histoire ayant trop fréquemment tendance à ne pas être d’accord avec la réalité de la route. Et même si le principe ‘TSR’ figure dans le chapitre des aides à la conduite, il faut admettre que l’affichage de deux limitations de vitesse différentes peut induire un désagréable sentiment de doute.

Chapitres technique et financier, le Honda HR-V est disponible avec deux moteurs, à savoir 1.5 VTEC essence (130 chevaux) et 1.6 DTEC diesel (120)… Avec boîte manuelle ou automatique pour les versions essence, boîte manuelle uniquement sur les modèles diesel, et trois niveaux de finition. Ce qui, sur la liste de prix, se traduit dans une fourchette entre 24’300 et 33’500 francs.