«Dynamic Test Center», en bref DTC. Voilà qui ne sonne pas très bernois et pourtant c’est à Vauffelin, sur les hauts de Bienne, que ‘sévissent’ les experts en sécurité.
Les fans de séries télévisées connaissent les experts de Miami, Las Vegas ou encore Manhattan. Les observateurs avisés du microcosme automobile savent que les experts en matière de sécurité et de crash-tests se trouvent à Vauffelin, bourgade suisse cachée dans la forêt qui surplombe la ville de Bienne. Certes le décor est moins ‘sexy’, mais les travaux y sont effectués avec le même professionnalisme. La grande différence réside dans le fait que si les premiers nommés travaillent généralement suite à des meurtres, les seconds s’efforcent de trouver des solutions pour limiter les dégâts humains consécutifs à des accidents. Bienvenue au DTC…
Référence continentale, voire plus si entente, en matière de sécurité routière, de test de matériel, de certification et d’homologation, le DTC a été fondé en 1994 pour décharger l’école d’ingénieurs de Bienne des nombreux mandats privés qui lui était confiés. Et aujourd’hui encore, le Centre est une structure privée financés par huit investisseurs présents dès le départ. Mais revenons au présent, autrement dit à un quart de siècle d’existence consacré à tester des produits en lien avec l’automobile, l’aviation et d’autres secteurs dans lesquels la sécurité est de mise… «Nous évaluons aussi, par exemple, des filets de rétention contre les chutes de pierres», lance Bernhard Gerster, membre fondateur et directeur du DTC. Sièges de voitures ou d’avions, ceintures de sécurité, glissières, et une foultitude d’autres objets en lien, ou pas, avec les transports sont mis à l’épreuve et certifiés, ou pas, à Vauffelin. «Depuis une année nous sommes agréés par la FIA pour différents tests de matériel utilisé lors des courses», se réjouit le directeur.

Les 25 ans du DTC sont placés sous le titre «Digital fiable? Assurément digital!» Etiquette qui laisse planer un doute raisonnable sur les qualités intrinsèques de l’électronique embarquée et des sacro-saintes aides à la conduite, sans forcément remettre en cause leur présence toujours plus marquée. Il n’empêche, à l’époque de la création du DTC les apparitions de l’ABS et de l’ESP étaient (déjà) contestées par la Convention de Vienne qui s’appuyait sur le fait que seul le conducteur d’un véhicule est responsable des éventuelles dérives de ce dernier.
Spécialisé dans les simulations d’accidents ou «crash-tests», le DTC présentait, sur invitation, une scène quelque peu surréaliste qui voyait un avion-taxi en difficulté tenter un atterrissage d’urgence et percuter une voiture autonome… «Les ordinateurs qui gèrent la conduite autonome prennent en compte les éléments qui se trouvent devant ou autour de la voiture, pas au-dessus de cette dernière», précisait Bernhard Gerster pour expliquer que la dite automobile ne freinerait pas à l’approche de ‘l’avion’. Et boum!
Musique d’avenir, le DTC met tout en œuvre pour s’adapter à l’évolution des moyens de transport, à la présence et aux dangers spécifiques liés aux batteries des voitures hybrides ou électriques, etc… «Durant ces cinq dernières années nous avons doublé notre chiffre d’affaires et nous voulons poursuivre sur notre lancée en étant capables de tester les nouveaux véhicules bardés de systèmes dits «d’intelligence artificielle», explique Bernhard Gerster.
Rapide tour d’horizon en images…
Les poids lourds et autres tracteurs peuvent également être équipés d’aides à la conduite qui facilitent leur freinage (radar de distance), leur stabilité en virage (ESP, etc…), voire plus si entente.
Lors d’une journée dédiée, la Bâloise assurances, par ailleurs actionnaire du DTC, avait souligné les effets plus que bénéfiques des assistances électroniques sur les camions. https://youtu.be/MklXIy0Hh4E
Parmi les ‘collaborateurs’ du DTC, un robot permet d’effectuer les tâches répétitives, ici ouvrir et fermer la tablette de repas d’un avion, voire d’un autocar… Et puis, il y a les fameux mannequins appelés ‘dummies’ les hommes et femmes à tout faire qui souffre lors de chaque test, voire crash-test.
Crédit photos: © Suisse AutoMag