Ne rien faire comme les autres, est-ce une bonne chose? Voilà la Mazda MX-30 R-EV, une hybride rechargeable à moteur rotatif. Mazda a l’habitude d’innover. La marque ne parle plus beaucoup de son moteur «adiabatique», à savoir sans perte de chaleur, mais y travaille toujours. Car, n’en déplaise à notre chère vieille Europe, le reste du monde ne va pas se contenter de motorisations purement électriques.
Par Gil Egger
Avec la première MX-30 mue par la seule électricité, le rayon d’action était assez décevant, la réservant à un usage urbain. En regardant sous son capot, on voyait bien qu’il y avait de la place pour autre chose.
Voici la version Mazda MX-30 R-EV, dotée d’un moteur à piston rotatif, que Mazda n’a cessé de développer depuis des années. Une hybride rechargeable hors du commun.
Le principe
Chaque soir, vous chargez votre MX-30 sur une prise ordinaire, ce qui n’est pas conseillé et prend des plombes. Avec une petite box, c’est mieux. Vous vaquez à vos occupations sans vous préoccuper de ce que raconte votre batterie. Pendulaire?
Les 70 à 85 km vous suffiront certainement. Après quoi, le moteur thermique se met à alimenter la batterie.
Son usage n’engendre que peu de vibrations à cause de sa nature: pas de va-et-vient comme dans un moteur conventionnel, l’espèce de triangle constitué par le piston tourne en continu. Quand on a épuisé le courant disponible, il fait office de générateur. On peut même le forcer à remplir la batterie, pour, par exemple, entrer dans une zone réservée aux véhicules sans moteur thermique. Ou rentrer très discrètement un peu tard dans son quartier.
À l’usage
En fonctionnement normal, ce système ne présente aucune surprise. On n’a pas besoin de s’en préoccuper, sauf si l’on tient à ne consommer que très peu de carburant. Dans ce cas, la jauge de droite vous incitera à brancher la prise dès que possible. L’auto accepte les chargeurs rapides, cela permet de ne perdre que peu de temps.
Quand on roule sur autoroute, les accélérations provoquent un léger emballement du moteur thermique, mais cela n’est guère gênant. Avec le trafic actuel, il est facile d’anticiper afin de modérer ses ardeurs. Ou, comme le disait un garagiste de la belle époque quand un bruit se manifestait, il suffit de mettre la hi-fi plus fort!
La structure
Bien sûr, les portes arrière à ouverture antagoniste ont été retenues par le premier SUV de Ferrari, la Purosangue. Sur la Mazda MX-30 R-EV, ce n’est pas tout à fait un cadeau.
Pour les mamans et les papas, cela aide à installer bébé facilement dans le siège idoine. Cela protège les enfants, qui ne peuvent quitter leur place sans que la porte antérieure soit ouverte.
Bémol pour les claustrophobes, la fenêtre de la custode est inamovible et petite. Il convient donc de demander gentiment au conducteur ou au passager de donner de l’air, et de sortir sans tarder. Pour des adultes de grande taille, la banquette se révèle un peu exiguë, l’espace pour les genoux limité.
Le design offre une face avant conforme aux habitudes de la marque célèbre pour son «kodo design». Le profil paraît un brin ramassé, à la limite de la lourdeur. La variante appelée Édition R ajoute des éléments de décor spécifiques et les commentaires la décrivaient comme élégante.
L’électronique
Obtenir cinq étoiles aux tests de sécurité NCAP est un défi contraignant. Les surveillances abondent. À tel point qu’elles finissent par agacer, voire devenir dangereuses, comme celle qui sonne à tout va dès qu’une voiture, dans un giratoire par exemple, paraît représenter un danger.
Ce qui n’est, dans la plupart des cas, pas une vérité et peut entraîner des réactions indésirables.. Le maintien de voie fait aussi du zèle. Il convient de les apprivoiser, ou de les désactiver quand les circonstances le permettent.
La durabilité
Mazda utilise des matériaux recyclés. Le haut des portières, par exemple, en est constitué, c’est doux et assez classe.
Le tableau de bord, sobre, comprend les écrans nécessaires, et le conducteur a une vision tête haute. La console flottante arbore un revêtement de liège compressé du plus bel effet.
Le comportement
La docilité de cette Mazda MX-30 R-EV en fait un compagnon agréable au quotidien. Certes, elle gagne une autonomie importante avec son générateur, mais elle reste une voiture électrique avant tout. Sa direction, comme sur la plupart de ses concurrentes, se montre avare en renseignements.
Rouler plus vite, aborder les courbes à allure soutenue révèle une tenue de route très saine, sans surprise. Il n’y a pas de prétention sportive dans cette auto, aussi ne lui reprochera-t-on pas une certaine mollesse.
Fiche technique Mazda MX-30 R-EV
Modèle présenté: MX-30 R-EV Édition R
Portes / places: 5/5
Dimensions, longueur x largeur x hauteur: 4,390 m x 1,795 m, x 1,560 m
Empattement: 2,655 m
Moteur et transmission: 830 cc essence, piston rotatif (équivalent 1660 cc), 1 rotor, moteur électrique, traction
Puissance et couple maxi: 125 kW / 170 CV et 260 Nm
Vitesse maxi et 0 à 100 km/h: 140 km/h (limitée électroniquement) et 9,1 s
Conso mixte constructeur: 1,0 l/100 km (WLTP) et 17,5 kWh/100 km
Catégorie énergétique, émissions de CO2: B, 21 g/km
Capacité du réservoir: 50 l
Poids à vide (total admissible): 1853 – 1881 kg (max. 2251)
Volume du coffre: 350 – 1155 litres (VDA) avec audio Bose®
Pneus: 215/55 R18
Prix de base: CHF 52’400.-
Fourchette de prix: CHF 42’400.- (Prime-Line) à CHF 52’400.- (Édition R)
Versions: Prime-Line, Advantage, Exclusive Line, Makoto
Garanties: 6 ans ou 150’000 km de garantie d’usine, batterie haute tension 8 ans ou 160’000 km.
Crédit images: Mazda et G. Egger
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