Au cœur du menu proposé aux pilotes du WEC se trouve les mythiques 24 heures du Mans…
Les protagonistes des différentes catégories du championnat du monde d’endurance se sont déjà retrouvé à trois reprises cette saison… Mais dans une semaine ils s’attaqueront au plat de résistance de la saison, à savoir les 24 heures du Mans. Une course exceptionnelle, hors normes, extraordinaire… et plus si entente tant les qualificatifs manquent.
Bref regard dans le rétroviseur. Fin mars, le circuit Paul Ricard du Castellet accueillait le peloton du WEC pour le prologue d’une saison 2016 qui s’annonçait d’ores et déjà grandiose. Certes les voitures de pointe regroupées sous la bannière LMP1 sont les plus observées, mais comme le relevait récemment Neel Jani (Porsche) lors d’une rencontre avec la presse «… Le WEC a besoin des plus petites écuries pour vivre…» Et la remarque se justifie d’autant plus qu’en ce début de saison la toutes les catégories ont apporté leur lot de spectacle aux spectateurs.
Après la séance de réglage du Sud de la France, le WEC ‘montait’ à Silverstone pour la première manche de course. Dans le trio de choc Audi – Porsche – Toyota c’est la première marque nommée qui faisait le break d’entrée… Mais ça c’était avant. Avant que les commissaires techniques ne disqualifie la voiture des vainqueurs (Audi #7 / Marcel Faessler-Tréluyer-Lotterer) pour usure excessive du fond plat. Du coup la Porsche #2 (Neel Jani-Dumas-Lieb) héritait d’une victoire aussi inattendue que bien venue.

Le Nord toujours, mais avec l’accent belge ‘une fois’ recevait les concurrents du WEC pour le deuxième rendez-vous du calendrier. Sur le circuit de Spa-Francorchamps, les problèmes mécaniques succédaient aux problèmes mécaniques… Ni Porsche, ni Audi, ni Toyota n’étaient épargné. En tête de course durant de nombreuses heures, la Toyota #5 (Sébastien Buemi-Davidson-Nakajima) était contrainte à l’abandon… L’Audi #7 se voyait reléguée dans les profondeurs du classement par une succession de problèmes… Quant à la Porsche #2, handicapée par le refus de fonctionner de son système hybride, elle n’offrait qu’un nombre limité de chevaux à ses pilotes qui parvenaient tout de même à s’accrocher et à rallier l’arrivée en 2ème position.

Actuellement, les observateurs sont unanimes à estimer que Dame chance protège Neel Jani et ses complices, mais…
Voici venir le juge de paix sous la forme des 24 heures du Mans. Premier élément et quasi unique certitude à l’heure d’écrire ses lignes, sur le circuit de la Sarthe les points sont doublés. Cette semaine à Lignières, les trois pilotes helvétiques de pointe, à savoir Sébastien Buemi (Toyota), Marcel Faessler (Audi) et Neel Jani (Porsche) avaient la même analyse: «… Les voitures sont de plus en plus sophistiquées, l’électronique de plus en plus compliquée et la fiabilité s’en ressent. Au Mans, ce n’est probablement pas la vitesse qui fera la différence, mais bien le temps passé aux boxes…» Jani relevait aussi qu’en cas de grosse défaillance des écuries professionnelles, ses anciens coéquipiers de Rebellion pourraient bien tirer les marrons du feu «l’équipage de la #13 est actuellement 2ème du championnat derrière nous», relevait le Biennois pour étayer ses dires. Plus précisément, le trio de pilotes de la Rebellion #13 composé de deux suisses, Alexandre Imperatori et Matheo Tuscher et de l’Autrichien Dominik Kraihamer.

Reste que lors de la journée de test de dimanche dernier, c’est l’Audi #8 qui a été la plus rapide devant les deux Porsche, dans l’ordre #1 – #2, l’Audi #7, puis les Toyota (5 – 6) et les Rebellion (13 – 12)… A noter que le meilleur chrono signé par Loïc Duval (3’21.375) est de quelque cinq secondes plus lent que le record établi par Neel Jani l’an dernier (3’16.887)… «…Techniquement, avec le nouveau règlement, nous devrions perdre 4 secondes au tour sur le circuit du Mans… Mais je reste persuadé qu’il est tout de même possible d’aller chercher mon record…», souriait Jani.
Comme ses ‘petits’ camarades, le pilote Porsche avouait que pour ce faire, voire pour décrocher la pole, il faudrait pouvoir bénéficier d’un tour clair… Autrement dit ne pas avoir (trop) d’autres voitures plus lentes en ligne de mire. «… Avec 60 autos en piste, nous dépassons sept ou huit fois par tour… Dans ces conditions il est difficile de réaliser la prestation parfaite…», relevait Sébastien Buemi.

Pour le reste, le programme des 24 heures du Mans s’ouvre dimanche (12 juin) avec le pesage, les séances de signatures et autres obligations ‘people’. Le volet purement sportif s’ouvre mercredi (15 juin) avec une séance libre à 16h et le premier round des qualifications à 22h. Jeudi (16 juin) qualifs 2 à 19h et qualifs 3 à 22h. Le départ de la course est fixé samedi (18 juin) à 15h…
Neel Jani et Sébastien Buemi savent déjà qu’ils seront dans la voiture dès les premiers instants. «Chez Porsche c’est un tournus… Romain Dumas et Marc Lieb ont pris le départ à Silverstone et à Spa… C’est mon tour», explique Jani. Plus drôle est la situation chez Toyota… «Chez nous personne n’a vraiment envie de participer à la bagarre du départ, alors je m’y colle», sourit Buemi. Marcel Faessler, lui, devrait suivre les premiers tours depuis le garage… Lotterer est prévu au départ. Les ravitaillements en carburant devraient se faire au rythme de 14 tours. Les pneus devraient tenir 3 ou 4 rotations et déterminer les changements de pilotes. «Le plein de carburant dure environ 35 ou 40 secondes, ensuite il faut quelque 20 secondes aux mécanos pour changer les roues… et le changement de pilote prend 25 secondes… Si nous changeons lors d’un simple tournus de pneus nous perdons à chaque fois quelques secondes qui peuvent s’avérer précieuses…», détaille Sébastien Buemi…
Les trois suisses:



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