Neel Jani, vainqueur, mis à part, Ford mais aussi Frédéric Sausset ont marqué leurs territoires…
Petit rappel, si besoin est, le Suisse Neel Jani a remporté la 84ème édition des 24 Heures du Mans au terme d’un film qui a duré deux tours d’horloge avant de se conclure de manière aussi inattendue que dramatique, pour Toyota du moins. Ce sujet principal faisant l’objet d’un développement dédié, nous allons ici revenir sur d’autres événements qui, eux aussi, font la vie des 24 heures…
Rappelons d’abord, pour le ‘fun’, même si la présence d’un ‘safety-car’ durant presque une heure n’a fait rire personne, que tout a commencé par un orage violent et une visibilité disons… pour le moins réduite. (Image de Une)
Rappelons aussi que Le Mans ne se contente pas d’une petite dizaine de voitures au sommet de la technologie et de la course, les LMP1. Au passage, signalons que l’écurie suisse Rebellion a placé sa voiture #12 (Nicolas Prost-Nick Heidfeld-Nelson Piqzet Jr) au 6ème rang de la classe, (29ème général) et de fait remporté la ‘ligue B’ des P1…

Passons maintenant au LMP2. Là encore une bagarre de tous les instants a animé le peloton des ‘petits’ protos et il a fallu attendre les derniers instants, logique, pour s’adonner aux commentaires d’usage. Après une superbe course, mais chacun peut se targuer du même qualificatif au terme de 24 heures de folie, c’est l’Alpine A460 – Nissan de Nicolas Lapierre, Gustavo Menezes et Stéphane Richelmi qui l’a emporté. Rusinov, Stevens et Rast (Oreca-Nissan) sont 2ème et le podium est complété par la BR01 – Nissan de Petrov-Shaitar-Ladygin.

Chez les ‘grands touristes’, à savoir les catégories LMGTE (Pro et AM), le suspens n’a rien à envier aux deux divisions précédentes. En Pro, Ford et ses GT étaient attendus au virage et des virages il y en a au Mans… Même si Henri Pescarolo regrette que le constructeur américain ne figure pas parmi les équipes LMP1, force est d’admettre que Ford n’a pas manqué son retour sur le circuit de la Sarthe. En célébration des victoires des fameuses Ford GT40 de l’époque, il y a 50 ans, la marque alignait quatre voitures… Deux finissent sur le podium… Chapeau! Victoire pour l’équipage emmené par le régional de l’étape Sébastien Bourdais associé à Dirk Müller et Joey Hand… 3ème marche pour le trio Briscoe-Westbrook-Dixon et médaille d’argent pour une Ferrari 488 GTE, celle de Fisichella-Vilander-Malucelli.

Chez les amateurs, LMGTE AM, la timbale a été décrochée par le Ferrari 458 Italie de William Sweedler, Towsend Bell et Jeffrey Segal. Une autre Ferrari 458 (Perrodo-Collard-Aguas) et une Porsche 911 (Al Qubaisi-Heinemeier-Long) complète le tiercé.

Reste à relever encore un événement qui a ému tant le paddock que les spectateurs venus au nombre de 263’500 selon l’ACO, à savoir la présence de Frédéric Sausset, Non pas que le bonhomme soit une vedette people comme celles aperçues sur la ligne de départ, mais parce de l’avis général, les pilotes l’ont confirmé en conférence de presse, il a donné une superbe leçon de vie et de courage à tout l’entourage de ces 24H du Mans 2016. «Ce type mérite notre respect, ce qu’il fait est extraordinaire et contrairement à ce que certains pensent il ne nous a jamais causé de soucis sur la piste», relevaient presque en cœur Romain Dumas et Lucas Di Grassi.

Quadri-amputé, il n’a plus ni bras ni jambes, Frédéric Sausset en a fait pleurer plus d’un. Sa présence seule était déjà l’un de ces miracles qui force le respect. Sa manière de conduire et de se conduire a donné une dimension supplémentaire à ce que d’aucun qualifiaient, et qualifient peut-être toujours d’anecdote. Il n’empêche, en franchissant la ligne d’arrivée dans le peloton (P 39 au général), l’équipage de la voiture #84est entré dans l’histoire des 24 heures. N’en déplaise à certains bornés qui ne doivent pas avoir tout compris. Initiateur de l’aventure Frédéric Sausset a repris le volant à une petite demi-heure du drapeau à damiers. Le ‘fameux’ garage 56, et de nombreux autres observateurs, étaient en larmes… CHAPEAU ET RESPECT MONSIEUR SAUSSET! Chapeau bas aussi à Christophe Tinceau et Jean-Bernard Bouvet complices d’un défi pas comme les autres.
Crédit images: Suisse AutoMag