L’une des écuries les plus prisées de France est basée à Saint-Etienne et met les gaz sous la houlette de Sébastien Chetail…
Dans le paddock du Trophée Andros, la structure ‘Saintéloc’ ne laisse pas indifférent. D’une part, c’est la plus imposante, de l’autre certainement aussi la plus accueillante. Certes la porte est fermée, mais rares sont ceux qui se font ‘jeter’ lorsqu’ils la poussent. Les plus observateurs ont d’ailleurs certainement déjà remarqué qu’un personnage aux cheveux mi-longs fait fréquemment la navette entre le bureau installé dans le semi-remorque côté ‘restaurant’ et l’atelier qui se trouve sur l’autre face du camion. Toujours absorbé dans ses pensées, le bonhomme adresse de temps à autres un petit signe à l’une de ses connaissances… Sans véritablement dévier de sa trajectoire, il s’empresse alors d’ajouter «soyez les bienvenus, servez-vous un café…»
Puis Sébastien Chetail, puisque c’est de lui qu’il s’agit, poursuit sa mission de patron, donne ses instructions, discute avec les pilotes ou ses employés… En d’autres mots, il fait tourner sa baraque avec, pour ce qui est de l’intendance, l’aide de la sémillante Isabelle. Dans ce contexte, avec ou sans rendez-vous, difficile de l’arrêter, de le faire dévier de sa trajectoire pour échanger quelques mots… «Chez nous c’est le boulot d’abord. Nous sommes des gens simples peu habitués aux feux de la rampe», lance le ‘boss’ enfin assis à une table pour quelques minutes d’entretien.

A propos, comment devient-on patron d’une structure comme Saintéloc?
Professionnellement j’évoluais dans le milieu automobile et je pilotais pour mon plaisir… En hiver, je venais voir les courses de l’Andros… Au fil des ans et des rencontres j’ai eu envie de faire rouler les copains et j’ai créé Saintéloc, contraction de Saint-Etienne et location.
Jeune entreprise encore en pleine évolution…
Notre première sortie date de décembre 2004 sur le Trophée Andros… Et puis en été, nous avons participé à la coupe Clio et aux challenges Porsche et Ferrari. En 2011, le rallye s’est ajouté à notre programme qui comprend aussi les courses GT en France et les Blancpain séries.
Autrement dit, une jolie petite entreprise…
Aujourd’hui nous avons une trentaine de collaborateurs, une trentaine de voitures aussi et nous évoluons essentiellement en France avec entre autres les programmes Peugeot et Citroën. Je préfère privilégier la qualité à la quantité et en quelque sorte limiter nos activités à ce que nous connaissons le mieux.
Comme le Trophée Andros, par exemple?
Evidemment, puisque c’est par lui que tout a commencé. Nous l’avons remporté à deux reprises, en 2011 et 2013, lorsque nous préparions les Mazda officielles et avec Jean-Philippe Dayraut comme pilote…
Reste que votre plus gros coup est la victoire aux 24 Heures de Spa, cet été. Non?
Disons qu’à Spa nous sommes réellement entrés dans la cour des grands avec une voiture officielle et cette superbe victoire dansa plus importante course GT au monde.
De quoi vous installer dans la lumière de ces feux de la rampe que vous semblez éviter?
Mais sans plus et sans nous faire prendre la grosse tête. A Spa, Audi avait décidé de varier les préparateurs et de nous confier une voiture. Nous avons fait de notre mieux pour mériter cette confiance.
Parlez-nous un peu de cette expérience…
Une fantastique opportunité. Plus de moyens, plus de possibilités aussi en termes de gestion. Un gros travail d’équipe dans un environnement différent puisque nous avons eu la chance de pouvoir monter la voiture chez Audi dans une structure incroyable.
Reste que malgré tout rien n’est gravé dans le marbre?
C’est vrai. Peu importe les résultats les compteurs sont remis à zéro en fin de saison. Il s’agit de renégocier les contrats, de retrouver des pilotes, et d’espérer que tout se passe au mieux… Notre pérennité est encore plus fragile que celle d’autres entreprises.
Vous avez collaboré avec quelques pilotes suisses, mais sans véritable suite. Pourquoi?
Encore une fois pour ne pas trop disperser nos forces. Jonathan Hirschi a fait quelques piges sous nos couleurs en Trophée Andros, mais surtout nous avons remporté le trophée des gentlemen en Blancpain séries avec Pierre Hirschi en 2012… Et puis en rallye, nous avons collaboré ponctuellement avec la famille Burri.
Pour conclure, parlons d’avenir… Défendrez-vous votre titre à Spa, par exemple?
C’est un peu tôt pour l’affirmer, globalement les négociations sont en cours. Mais j’ai bon espoir.
Crédit images: Suisse AutoMag