Muller, Guerrieri et Björk (image de Une) sont montés sur la plus haute marche du podium du Nürburgring…
Précisons en préambule que nous n’avons pas retourné notre veste. Le mythique circuit du Nürburgring et son tracé de quelque 28 kilomètres ne sont pas, mais alors pas du tout, en phase avec une course de voitures de tourisme telles que celles du WTCR. Les délires des organisateurs plaisent d’ailleurs de moins en moins aux pilotes qui malheureusement peinent à s’exprimer d’une seule voix. Un volet de championnat du monde FIA qui se déroule sur trois tours de piste, c’est juste ridicule. Un règlement qui, pour un week-end, change au gré du tracé, c’est du folklore… Désolé! C’est ainsi que les qualifications pour la course principale se déroulent d’un jet, sans Q2 et encore moins Q3, ou super pole comme l’appelle certains. Idem pour la dite course principale qui se déroule sur la même distance que les deux autres, alors que sur les circuits «normaux» elle est allongée et créditée de points supplémentaires.
Reste qu’à l’invitation de Honda Suisse nous avons finalement accepté d’aller respirer l’air du Nürburgring et de sa kermesse de 24 Heures qui fait le bonheur des buveurs de bière… Pour ce qui est du WTCR, les premières qualifs, celles qui donne accès à la course 1, ont été dominées par les Hyundai, mais pas celles qui portent les couleurs officielles de la marque et sont engagées par le préparateur italien BRC pour Tarquini et Michelisz. En l’occurrence, ce sont les deux voitures blanches de l’équipe d’Yvan Muller qui ont survolé les débats… Thed Björk s’avérant 79 millièmes de seconde plus rapide que son «boss»… Le Hongrois Norbert Michelisz complétait le tiercé, l’Argentin Esteban Guerrieri (Honda) et le Britannique Rob Huff (VW) faisant partie du quinté. Quant au leader du championnat, Gabriele Tarquini, il ne pointait qu’en 7ème position. Il faut préciser que comme beaucoup, l’Italien n’apprécie guère l’association de ce circuit avec des voitures de tourisme. En fin de semaine dernière le tracé allemand n’a fait que confirmer son aversion puisqu’il n’a terminé aucune des trois courses, partant à la faute dans la première et la deuxième et ne participant pas à la dernière. Revenons à la course, puisque course il y a eu. Dès le feu vert, Muller s’enfilait dans un trou de souris pour prendre le meilleur sur son coéquipier, s’installer en tête dès le premier virage et ne plus quitter sa position de leader jusqu’au drapeau à damiers. Derrière lui Björk était sous le feu des attaques de Rob Huff, mais ne cédait pas et Yvan Muller Racing s’offrait un doublé. Un peu plus tard, lorsque nous faisions remarquer au quadruple champion du monde les risques pris dès le départ, il avait cette réponse «les risques étaient calculés… Si je casse, je paie alors…».

Le lendemain c’est encore Björk qui claquait le meilleur chrono de la qualif. Le surprenant, Frédéric Vervish (Audi) était 2ème et Michelisz 3ème… «J’ai tout donné, j’étais sur le fil du rasoir dans de nombreux endroits mais ça a passé et je suis super content», disait Vervish à chaud et presque surpris de sa propre performance. Sourire aussi pour Pepe Oriola (Cupra) qui avec son 10ème temps héritait de la pole position, grille inversée oblige, pour la course 2… Sur ce coup-là, c’est Esteban Guerrieri (Honda) qui tirait les marrons du feu et finissait par s’imposer devant Oriola et Vervish revenu de loin puisque parti en 5ème ligne. Björk, Huff, Tarquini, entre autres, n’étaient pas classés.

Restait les trois ‘petits’ tours de la course 3 avant que le paddock du WTCR ne ferme… Parti en pole, Björk parvenait à contenir Vervish et l’emportait… Yvan Muller attaqué sans complexes par son neveu Yann Erlacher (Honda) terminait 3ème d’une course marquée par quelques événements pas jolis, jolis dont la poussette de Michelisz sur Huff synonyme d’élimination pour les deux concurrents… Quant à Yann Erlacher, auteur d’une superbe course, il a été lâché par une mécanique qu’il a probablement un peu négligée en étant collé aux basques de tonton Yvan durant de longs kilomètres…
Et puis soulignons que même s’il n’est jamais cité sur les podiums, un jeune pilote belge mérite bien que sa performance d’ensemble soit soulignée… Appelé en remplacement de Tiago Monteiro toujours dans l’incapacité de prendre place au volant mais bien présent côté jardin pour les conseils, Benjamin Lessennes (18 ans) découvrait le Nürburgring… Il s’est classé 10ème des premières qualifs et de la course initiale… Il a signé le 6ème temps des qualifs 2, avant d’être contraint à l’abandon lors de la course 2… Puis il a ponctué sa prestation en s’octroyant le 4ème rang de la course principale… Chapeau! Son coéquipier chez Boutsen-Ginion (Honda), l’expérimenté et incontournable Tom Coronel semble avoir beaucoup plus de peine à trouver ses marques avec sa nouvelle Civic Type R… Même si comparaison n’est pas raison.
Tiercés:
Course 1. Muller (Hyundai) – Björk (Hyundai) – Huff (VW).
Course 2. Guerrieri (Honda) – Oriola (Cupra) – Vervish (Audi).
Course 3. Björk (Hyundai) – Vervish (Audi) – Muller (Hyundai).
Championnat: Muller (137) – Tarquini (118) – Björk (112).
Crédit images: site WTCR (course)
Crédit images: Suisse AutoMag (portraits, etc…)