Double champion du TCR International (2015 – 2016) le pilote tessinois est contraint au chômage technique…
Brillant au volant, Stefano Comini est un personnage atypique du sport automobile. D’aucuns lui reproche son franc parler, son attirance pour des plaisirs, bière et fumée, peu compatibles avec l’image d’un sportif de haut niveau, voire sa personnalité extravertie. Dans un monde toujours plus aseptisé et régi par des spécialistes en communication, le personnage passe mal. A tel point que malgré ses deux titres mondiaux le ‘barbu’ n’a pas trouvé de véritable volant pour 2018… Par véritable, c’est de WTCR dont nous parlons, puisque c’est à ce niveau que mérite d’évoluer un champion. Revenu in-extremis en TCR Europe avec une voiture à la ramasse, Comini a préféré mettre la saison entre parenthèses pour mieux préparer un avenir plus serein. Morceaux choisis d’une rencontre dans le paddock de Zandvoort avec un Stefano Comini méconnaissable, ou presque…
«Vous avez devant vous le Comini 2.0… J’ai passé la pause hivernale à prendre soin de moi, le fitness et une hygiène de vie irréprochable m’ont permis de perdre treize kilos. Je suis en forme et prêt à reprendre un volant avec la même envie de gagner.»
Et pourtant…
«Le projet de revenir en TCR Europe a été bouclé en trois jours, malheureusement la Subaru que je roulais au Castellet n’était pas prête… Raison pour laquelle j’ai décidé de ne pas rouler à Zandvoort. C’est la première fois que je suis inscrit à un championnat et que je manque une course…»
Qu’est-ce qui vous a fait changer?
«Je suis conscient que j’étais trop sur le fil… Même un peu hors des lignes certaines fois… Mais c’est le paddock qui m’a poussé au changement et m’a obligé à me défendre… Le sport automobile veut des petits soldats bien formatés, je serai un petit soldat bien formaté pour pouvoir vivre pleinement ma passion.»
Vous portez le logo ‘Race Republic’. De quoi s’agit-il?
«A la base, un groupe d’amis d’une douzaine de personnes qui m’aide dans tous les domaines. Une petite société qui me soutient et me permet d’envisager l’avenir avec sérénité. J’avais tendance à voir le pilotage comme un hobby, mon entourage est arrivé à me persuader que c’est un véritable boulot…»
«Nous nous investissons beaucoup dans un projet qui devrait aboutir au WTCR au plus tard en 2019… Maintenant nous devons penser à rentabiliser. Je suis prêt à remettre le casque…»
Vous êtes donc devenu un ‘enfant sage’?
«Un peu contre mon gré… Mais entre les commentaires qui font mal au cœur et l’obligation de présenter une image lisse… C’est le business avant tout… C’est l’avenir et on ne peut malheureusement rien y faire…»
Quand serez-vous réellement de retour aux affaires?
«Dans l’immédiat il m’est impossible de répondre à cette question de manière précise… Beaucoup de choses mijotent… De nombreux dossiers sont ouverts… J’espère que tout se concrétisera rapidement… Je suis prêt pour être pilote… Je veux gagner des courses…»
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