Un peu mise sous l’éteignoir en 2018, l’étoile du Jurassien Grégoire Saucy, 19 ans, retrouve tout son éclat cette saison.
Il fait partie de ces jeunes espoirs qui même si tout va très vite autour d’eux semblent avoir encore un peu de temps pour assoir leur réputation. Il n’empêche, en sport automobile et en monoplace plus particulièrement 19 ans est l’âge des grandes décisions. Et Grégoire Saucy en est parfaitement conscient… C’est maintenant ou peut-être jamais.
Parmi les jeunes pilotes en recherche de notoriété, vous faites un peu partie des privilégiés, non?
Je pense que oui… Je peux compter sur l’appui d’un sponsor qui me soutient depuis des années et qui croit en moi, c’est l’entreprise horlogère Richard Mille…
Partenaire qui vous a permis de franchir un virage supplémentaire, cette année…
En faisant appel à Nicolas Todt, référence dans le domaine compétition autos, pour me conseiller et m’aiguiller.
Premiers fruits mûrs de cette collaboration, vous êtes de retour avec une nouvelle écurie…
Un team français très actif et réputé en Formule Renault et qui voulait tenter un nouveau défi… R-ace GP m’a appelé pour me proposer de mettre au point et développer sa F4. J’ai commencé par quatre jours d’essais, l’auto me convenait parfaitement et nous avons décidé de participer au championnat d’Allemagne de F4.
Pourquoi ce choix?
La F4 parce que je veux prouver quelques chose et que je dois me placer idéalement avant de viser plus haut. L’Allemagne parce que l’ambiance du peloton est plus correcte, moins ‘excitée’ et sanguine qu’en Italie. En Allemagne, le respect est de mise malgré le niveau élevé de la discipline. En Italie, chaque tentative de dépassement peut déboucher sur un accrochage.

Quels sont vos objectifs pour cette saison 2019 qui a d’ailleurs déjà commencé?
Je dois apprendre la voiture et monter en puissance… Il reste cinq week-ends de trois courses chacun et nous devons affirmer notre présence… Entre deux, j’irai malgré tout rouler en Italie pas pour y chercher des résultats mais pour encore progresser. Et puis, je vais tenter de profiter des expériences acquises et tout faire pour accrocher podium en Allemagne d’ici la fin de la saison.
Objectif 2020, avec quelle vision?
Avant de penser 2020, il faut travailler et bien se placer… La meilleure manière de se faire remarquer est d’être bon et de réussir quelque chose en 2019.
OK, mais 2020 ne rime pas forcément avec F4…
Non, si je suis convaincant durant la fin de saison, j’espère pouvoir viser une catégorie supérieure… Surtout ne pas stagner, poursuivre l’ascension car plus vous montez plus les choses deviennent difficiles et aussi beaucoup plus chères. L’idéal serait de passer en F3, puis en F2…
Avec logiquement la F1 en ligne de mire, ou pas?
Avant de penser au sommet, il s’agit de gravir les échelons régulièrement chaque année. Mais comme tout pilote je rêve d’aller le plus loin, donc en F1 si possible.
Pourtant la F1 n’est plus ce qu’elle était et d’autres disciplines sont très intéressantes…
Juste, il y a plein d’autres catégories. Alors disons que mon rêve ultime, mon but premier, est de pouvoir évoluer dans une grande catégorie, endurance, formule électrique ou autres en étant professionnel. Autrement dit, être payé pour rouler.
Quel calendrier vous êtes-vous fixé pour atteindre l’objectif suprême?
Inutile de vouloir brûler les étapes, il faut monter ‘step by step’. Evidemment le plus vite serait le mieux, mais je ne me suis pas fixé de date limite ou de calendrier précis.
Au passage, vous avez évoqué la formule électrique ne pensez-vous pas que le bruit du moteur vous manquerait?
Dès mon enfance, j’ai été bercé par les moteurs de kart, j’ai donc une petite préférence pour les voitures traditionnelles. Cela dit, j’aime piloter alors finalement peu importe que la voiture fasse du bruit ou pas.

Notes:
Lors du premier rendez-vous de la saison sur le circuit d’Oschersleben, Grégoire Saucy a terminé les trois courses respectivement en 13ème, 6ème et 6ème position. A Spielberg, Red Bull Ring, il s’est classé deux fois 16ème et une fois 10ème. La troisième manche aura lieu à Hockenheim, fin juillet, en marge du GP de F1.
Crédit images: Grégoire Saucy + site ADAC F4