Exilé en Hollande sur le circuit d’Assen, le championnat allemand de tourisme (DTM) a vu Müller le Suisse se distinguer.
La question que de nombreux observateurs se posent est simple: 2019 sera-t-elle l’année Nico Müller? La réponse est à la fois facile et compliquée, ou plutôt elle s’exprime en deux épisodes. Le premier, commence par un oui et tient compte des résultats enregistrés jusqu’à ce jour par le Bernois qui n’a jamais été aussi solide que cette année… Le second tient compte de la globalité et surtout de la finalité de la saison et le oui semble moins évident. Malheureusement pour lui, Müller est ‘barré’ par un autre pilote Audi (Rast) à qui tout réussi et qui, une fois ou l’autre et comme par le passé sera ‘protégé’… Alors oui, Müller aura peut-être réalisé LA saison de sa jeune carrière, mais d’ici à décrocher la couronne…
Plutôt que de tirer des plans sur la comète, remettons les pneus sur le tracé d’Assen… Et précisons d’emblée que les pilotes y ont connus des conditions pour le moins contrastées… Le déluge samedi, le soleil dimanche soit deux courses totalement différentes. Mais rien de rédhibitoire pour le pilote helvétique de l’Audi #51 qui a jouer à fond sa carte, tant sous la pluie que sur le sec. Dans le top 3 des deux séances libres, Nico Müller signait le 6ème chrono des qualifs pour la première course… Sous les trombes d’eau, il jouait juste et restait en piste repoussant au maximum, ou presque, le changement de gommes obligatoire. Et dans la dernière phrase c’est le ‘ou presque’ qui tient le rôle principal. Il restait trois minutes et trois tours de course lorsque Müller alors en tête de peloton décidait de s’arrêter. Décision qui à posteriori s’est avérée fausse. Mais c’est bien connu, «on est toujours plus intelligent après». En fait, les observateurs sont unanimes, le pilote suisse aurait dû prolonger son action et attendre le tout dernier instant pour s’arrêter. Il était plus rapide que tous ces camarades de jeu et aurait alors pu se maintenir hors de leur portée. Dans la réalité, l’Audi 51 est ressortie en tête mais pas suffisamment pour permettre de mettre les pneus en température et éviter le retour de Wittmann (BMW) qui prenait le commandement sans coup férir… Les carottes étaient cuites. Müller résistait alors à Rast pour la médaille d’argent et provoquait la colère de ce dernier qui gesticulait plus qu’il n’en faut dans sa voiture… Et une 2ème place, une. «Dommage, il m’a manqué un demi-tour pour mettre mes gommes à la bonne température et avoir les moyens de résister à Wittmann qui a bien mérité sa victoire», confirmait Müller, «mais revenir de la 6ème à la 2ème place dans de telles conditions était tout simplement génial».

Dimanche, Rast faisait la pole et Müller était P4 sur la grille… Mais la course et surtout les pneus, qui s’usaient plus que de coutume sur le revêtement abrasif d’Assen, allaient troubler les plans les mieux établis… Nico Müller gérait parfaitement la situation et malgré un arrêt aux stands durant lequel il perdait de précieuses secondes à cause d’un problème de matériel, il remontait en 3ème position et préférais s’en contenter plutôt que d’aller chercher Wittmann qui semblait pourtant largement à sa portée. Mais il fallait impérativement ménager les gommes et un 3ème rang est meilleur à prendre qu’un sortie ou qu’un passage supplémentaire par les boxes… «Aujourd’hui, les pneus étaient la clé du succès… J’ai assez bien joué cette carte, même si sur la fin je n’étais plus en mesure d’attaquer… Je perdais la pression dans la roue arrière droite et j’ai préféré éviter le risques en restant éloigné des vibreurs… Au final, cette 3ème place me convient bien.» Du coup, au classement général provisoire, Nico Müller est (assez) solidement installé en 2ème position avec 136 unités… Derrière Rast (158) et devant Wittmann (118).
Crédit images: cp Audi