Toyota était déjà champion… Le trio de la #7 l’est devenu… Fin de saison misérable en GTE Pro avec des Italiens qui se sont conduits comme de sales gamins.
Les 8 Heures de Bahreïn mettaient un point final à la saison du championnat du monde d’endurance (WEC). En théorie du moins, puisque la polémique suscité par un «accrochage» entre les protagonistes de la catégorie GTE Pro pourrait bien faire durer la saison sur le tapis vert… Mais commençons par le sport.
Chez les constructeurs tout était dit. Toyota quasi seul au monde s’était assuré du titre avant cette dernière manche… Restait à savoir lequel des équipages allait coiffer la couronne. Celui de Sébastien Buemi associé à Nakajima et Hartley (#8) avait peu de chances face aux coéquipiers de la «Toy» #7… Et le constructeur l’a joué fin… La 8 gagnait la course et la 7 devenait celle des champions… Autrement écrit, Nakajima qui avait annoncé son retrait dans la semaine terminait sur une victoire et le trio Lopez-Conway-Kobayashi, vainqueur au Mans, devenait champion du monde. Et comme chez Alpine rien ne s’est passé comme prévu, les Nippons ont pu faire comme ils voulaient. Sébastien Buemi: «Je suis très content… Célébré la dernière de Kazuki avec une victoire c’est très spécial… Félicitation à nos coéquipiers pour le titre, ils l’ont bien mérité».

En LMP2, c’est WRT qui tenait la corde et ne l’a pas lâchée… Victoire et titre pour l’écurie et pour ses pilotes (Milesi-Habsburg-Frijns). La voiture #22 de Fabio Scherer (United Autosports) a bouclé sa saison avec un quatrième rang. «Je ne peux pas expliquer pourquoi nous avons été si bons en début de saison et pas par la suite… Ici, nous avons fait la pole vendredi et samedi nous n’étions pas dans le coup pour la victoire…», disait le Bernois visiblement déçu. Et l’écurie helvétique Realteam Racing (Garcia-Duval-Nato) termine en sixième position de ces huit heures… Et prend la deuxième marche du podium général Pro-Am des équipes et des pilotes avec Esteban Garcia. En GTE Am tout était dit avant même cet ultime rendez-vous… AF Corse (Ferrari) et le trio Perrodo-Rovera-Nielsen étaient titrés avant l’heure et comme, en plus, ils ont fait preuve de panache en s’imposant…
Reste à évoquer le titre officiel constructeur et pilotes de la catégorie GTE Pro… Ferrari et Porsche, chacun avec deux voitures, étaient au coude à coude. Un point, en faveur des Italiens, séparait les deux équipes avant ces 8 Heures… Après les qualifications encore remportées par Porsche et Kevin Estre coéquipier de Neel Jani, les compteurs étaient à égalité. En course la bagarre a été passionnante durant un peu plus de sept heures… Le chassé-croisé était permanent entre les deux voitures… C’était à toi à moi… Une vraie finale de saison. Mais ça c’était avant, avant que Pier Guidi et sa Ferrari ne viennent harponner la Porsche alors pilotée par Christensen et l’envoyer en tête-à-queue… Il restait une demi-heure de course. Immédiatement la direction de course intimait l’ordre au pilote italien de rendre la première place à son adversaire… Et c’est là que, à notre sens, que Porsche s’emmêlait, une première fois, les pinceaux. Ou alors était proche de la panne sèche? Plutôt que de profiter de la sentence, la voiture #92 rentrait au stand pour «faire le plein»… Du coup, comment demander à Ferrari d’attendre? La direction de course levait la punition… Et Ferrari devenait champion. Porsche déposait alors réclamation en commettant, toujours à notre avis, une deuxième erreur… Plutôt que d’attaquer la décision de la direction de course, le constructeur allemand jouait sur les mots et prétendait que la direction de course aurait dû en référer aux commissaires de course… Ces derniers, qui affirment avoir été consultés, rejetaient la réclamation… Et Porsche fait désormais appel auprès des instances supérieures de la FIA… Affaire à suivre.
Reste que la Ferrari #51 a bien envoyer «valser» la Porsche #92 à trente minutes du dénouement. Porsche était alors devant et son adversaire ne semblait pas en mesure de contester la victoire. Si Ferrari obtient le titre sur un incident qui méritait sanction c’est dommage, pour ne pas écrire lamentable. Le pilote italien a beau prétendre qu’il est désolé et qu’il n’a rien pu faire, il devrait prendre exemple sur la loi appliquée à tout automobiliste lambda «un conducteur doit être maître de son véhicule». Une situation qui a fait sortir Neel Jani de sa réserve habituel, pour ne pas écrire de ses gonds… Après avoir fait le buzz sur les réseaux sociaux en interrompant l’interview de Pier Guidi, et en lui montrant ses fesses, le pilote Porsche avouait ne pas comprendre: «Que dire… Nous perdons le championnat sur une action douteuse qui méritait une punition claire, un ‘drive through’… C’est comme en politique, lorsque le pouvoir est centralisé, cela débouche sur des décisions misérables et injustes…»
Crédit images: cp et sites WEC, Toyota, Scherer.