Sébastien Buemi (Toyota) gagne à Shanghai… Et Neel Jani (Porsche) décroche son premier podium en championnat du monde d’endurance (WEC).
Deux Suisses sur un podium mondial… Voilà qui n’est pas si fréquent et mérite bien une citation. Après six heures de course sur le circuit de Shanghai (Chine) Sébastien Buemi (Toyota) est monté sur la plus haute marche du podium. Il pose, au passage, disons… trois roues sur le titre de champion du monde qui, sauf catastrophe, ne devrait pas lui échapper. A ses côtés, sur la plus petite des marches, Neel Jani (Porsche) souvent ‘chocolat’ cette saison et, une fois n’est pas coutume, épargné par les petits problèmes. Mais revenons au début de l’histoire…
Après des essais libres dominés par Buemi dont c’était par ailleurs l’anniversaire, tout a réellement commencé samedi par un épisode incroyable. Du jamais vu dans le microcosme du sport automobile, de mémoire de passionné du moins. Pour la bonne compréhension du caractère exceptionnel de l’événement un petit rappel s’impose. Article du règlement officiel à l’appui: «Deux pilotes de chaque équipage doivent chacun établir au moins 2 tours chronométrés pendant les essais qualificatifs. La moyenne des 4 meilleurs temps au tour (les 2 meilleurs de chaque pilote) constituera le temps de référence pour établir la grille de départ.»
Et voici venir le verdict de Shanghai après cet exercice… Toyota #8 (Buemi/Davidson) 1’48.300; Porsche #14 (Jani/Dumas) 1’48.300. «Incroyable, mais vrai», dira Neel Jani après avoir regardé les écrans de contrôle à deux reprises pour être certain de ne pas se tromper. Au final, le meilleur des quatre chronos pris en compte départageait les protagonistes… Et la pole position était attribuée à Porsche. Neel Jani ayant réalisé deux tours en 1’47, dont le meilleur en 1’47.036, nouveau temps de référence des LMP1 sur le circuit de Shanghai.
En course, ni les Porsche, ni les Audi ne pouvaient vraiment faire douter les Toyota… Après un excellent départ, Romain Dumas menait la danse, mais l’euphorie ne durait guère. Buemi revenait, passait et prenait la tête du peloton pour ne plus la quitter jusqu’au drapeau à damiers abaissé six heures plus tard. La seconde voiture nipponne, malgré quelques soucis mécaniques, ou plutôt électroniques, ne s’en laissait pas conter non plus. «Les Toyota étaient trop fortes pour nous», analyseront Dumas et Jani lors des interviews d’après course. Reste que: «c’est le premier podium pour la Porsche #14, nous sommes très contents.» Pour Neel Jani, qui connaît le tracé de Shanghai pour y avoir roulé à diverses occasions, la gestion des pneumatiques était un souci invoqué bien avant d’entrer sur le circuit. «Mes craintes se sont confirmées, les Toyota ont pris l’avantage dans ce domaine et nous n’avons pas pu lutter… Mais nous n’en sommes qu’à notre première saison et devons encore accumuler les expériences.»
En LMP1 toujours, le 3ème helvète pilote d’usine, à savoir Marcel Fässler (Audi) a dû se contenter de laisser filer ses adversaires et amis et s’est retrouvé ‘chocolat’.
Pour le reste les privés de chez Rebellion ont une fois encore remporté la catégorie LMP1 L avec pour pilotes Nicolas Prost, Nick Heifeld et Matthias Bèche. En LMP2 la victoire est revenue à la Ligier JS Nissan de G-Drive Racing (Pla/Canal/Rusinov). A noter encore l’accident aussi spectaculaire que violent, heureusement sans gravité pour le pilote, d’Alexandre Imperatori dans le premier tour de course déjà. «Suite à un problème technique, ma voiture a subitement refusé d’avancer et j’ai été heurté par l’arrière», explique l’intéressé sur son compte twitter.
6 heures de Shanghai. Classement final.
1. Toyota #8 (Buemi-Davidson). 2. Toyota #7 (Wurz-Sarrazin-Nakajima). 3. Porsche #14 (Jani-Lieb-Dumas). 4. Audi #2 (Fässler-Lotterer-Tréluyer). 5. Audi #1 (DiGrassi-Duval-Kristensen). 6. Porsche #20 (Webber-Bernhard-Hartley). 7. Rebellion (Prost-Heifeld-Bèche).
Classement général pilotes.
1. Buemi/Davidson, 147 points. 2. Lotterer/Tréluyer/Fässler, 105. Puis 6. Jani/Lieb/Dumas, 73.
Crédit images: site WEC, Richard Washbrooke/John Rourke – Adrenamedia.com; Porsche media