La dernière victoire mancelle du constructeur allemand date de 1998. Le futur est en marche…
Avant dimanche 14 juin 2015, Porsche comptait seize victoires générales lors des 24 Heures du Mans. Une 17ème figure désormais au palmarès de la marque la plus titrée de l’épreuve sarthoise et s’inscrit dans l’histoire pile 45 ans après la première. Pour mémoire, en 1998, le trio composé d’un certain Allan McNish accompagné de Stéphane Ortelli et Laurent Aiello était monté sur la plus haute marche du podium au volant d’une Porsche GT1.
Cette année, c’est certainement la moins attendues des trois 919 Hybrid (LMP1), la #19 des jeunes «intérimaires» Nico Hülkenberg, Earl Bamber et Nick Tandy qui a décroché la timbale. Engagés uniquement pour Le Mans les «débutants» avaient certainement moins de pression que leurs illustres coéquipiers, ils ont aussi été plus épargnés par les ennuis de toute sorte.
Plus qu’une victoire, Porsche réalise un doublé, la voiture #17 du Mark Webber-Timo Bernhard et Brendon Hartley bouclant son pensum en 2ème position. Alors que le trio d’enfer Audi, Marcel Faessler, Benoît Tréluyer et André Lotterer, triple vainqueur du Mans s’est contenté de la plus petite marche du podium assistant avec un sourire figé à la passation de pouvoir.
Pour le reste, notons que la troisième Porsche 919, celle de Neel Jani, Romain Dumas et Marc Lieb, la plus en vue jusqu’à ce jour dans le championnat d’endurance (WEC) a été sérieusement retardée par un problème hybride d’abord, par des freins récalcitrants ensuite… Au milieu de la nuit, après deux sorties de piste sans trop de gravité la première pour Romain Dumas la seconde pour Neel Jani, ce dernier sortait de la voiture et déclarait: «… Impossible de se battre à la régulière dans ces conditions, nous allons nous contenter de tout faire pour survivre jusqu’à l’arrivée…» L’histoire le prouve, une certaine malédiction règne sur Le Mans pour les auteurs de la pole position puisque la voiture partie en avant de la première ligne n’est que très rarement arrivée sur la plus haute marche du podium. Jacky Ickx a réalisé l’exploit à 3 reprises (1975-81-82), Henri Pescarolo (1974), Michele Alboretto (1997), Tom Kristensen (2003) et Benoît Tréluyer (2011) chacun une fois.
Troisième larron animateur du WEC et champion en titre, Toyota n’a guère brillé cette année sur les quelque 13 kilomètres du circuit manceau. Les pilotes espéraient la pluie pour niveler les performances, ils n’ont pas été exaucés par la météo…
Toujours en LMP1, les attentes étaient aussi énormes que discutées, et finalement discutables, du côté des inconditionnels de Nissan. Après les annonces fracassantes de leur ex-boss, les ingénieurs et autres techniciens de la marque sont passé de problèmes en problèmes, de désillusions en désillusions. Et même s’ils ont tenté de maintenir l’espoir en annonçant de gros progrès lors de tests aux Etats-Unis, personne ou presque n’y croyait. Aux qualifications déjà les GT-R LM Nismo étaient à la rue… Si le règlement avait été appliqué, elles n’auraient même pas dû être autorisées à prendre le départ… En course, les problèmes ont succédés aux problèmes, le système hybride n’a jamais fonctionné, mieux même il semble qu’il n’était même pas branché. Hors du coup, l’équipe s’est donc contentée d’accumuler de l’expérience, et une bonne dose d’humilité, sur la piste du moins…
Et puis, quelques pilotes mis à part, deux voitures helvétiques se trouvaient parmi le peloton, les Rebellion. Une blanche, une rouge et toujours une volonté de bien faire et de ne pas se contenter des miettes, même si les LMP1 d’usine restent intouchables pour une structure privées. Après avoir figuré dans le haut du tableau ces dernières années avec des motorisations Toyota, les nouvelles Rebellion R-One AER faisaient leur première sortie de la saison au Mans. Difficile donc d’espérer bousculer la hiérarchie, mais tout de même. Après avoir connu de pénibles moments et une kyrielle de problèmes, les deux voitures de l’équipe figurent au classement final de l’épreuve. La #13 (Imperatori-Kraihamer-Abt) pointe en 18ème position, la #13 (Prost-Bèche-Heifeld) est 23ème.
Dans les autres catégories, notons la belle victoire de l’Oreca 05 – Nissan en LMP2…
… celle de la Chevrolet Corvette en LMGTE Pro…
… et de la Ferrari 458 Italia en LMGTE Am…
Crédit images: Suisse AutoMag